Vidéo. Crise au PAM: le "groupe de l'Avenir" appelle à un Conseil national extraordinaire

Le360

Les opposants à la ligne de Hakim Benchamach au PAM, réunis au sein du "groupe de l’Avenir", ont décidé de ne pas lâcher prise en appelant hier soir, dimanche 2 juin, à une session urgente du Conseil national du parti, une des principales instances décisionnelles du parti.

Le 03/06/2019 à 10h23

Lors d'une conférence de presse tenue à Rabat, Abdellatif Ouahbi, membre du Bureau politique et principal acteur au sein du "groupe de l’Avenir", a expliqué que 32 des 64 membres qui constituent le Bureau fédéral, soit le quorum requis, ont écrit à Fatima-Zahra Mansouri, la présidente du Conseil national pour convoquer une session de cette instance qui peut se réunir aussi à la demande des deux tiers de ses membres, à l'appel du Bureau politique ou à l’initiative du secrétaire général.

Lors de cette conférence, Abdellatif Ouahbi a annoncé deux autres mesures, l'une relative à la réunion, le 15 juin à Agadir, de la Commission préparatoire du congrès national du PAM, et l'autre concernant le dépôt, dès ce lundi 3 juin, d'un plainte auprès du tribunal de première instance de Rabat pour annuler les limogeages décidés par Benchamach contre neuf des douze coordinateurs et secrétaires généraux régionaux du PAM.

Mais le coup de théâtre de cette conférence de presse est intervenu quand, de vive voix et sur un ton menaçant, Abdellatif Ouahbi a demandé à Ilyas El Omari, ancien secrétaire général, de "cesser de s'immiscer" dans les affaires internes du parti. "Ilyas El Omari tire les ficelles à partir de Tanger, nous l'appelons vivement à rester neutre et à ne plus franchir la limite du raisonnable", a martelé Abdellatif Ouahbi, avant d'ajouter: "ou bien vous arrêtez Ssi Ilyas en restant loin de nos problèmes, ou bien je vais dévoiler beaucoup de choses". 

Ont participé à cette conférence de presse, outre Abdellatif Ouahbi, Mohamed El Hamouti, viré de la présidence du Bureau fédéral par Benchamach, Samir Koudar, président controversé de la Commission préparatoire du prochain congrès, Imane Azizou, membre du secrétariat du Conseil national, et Mehdi Bensaïd, membre du Bureau fédéral.

Ahmed Akhchichine, membre du Bureau politique (coopté par le secrétaire général), viré lui aussi, a assisté à la conférence de presse au milieu des journalistes, refusant de donner toute déclaration à la presse. La dernière décision n date de Hakim Benchamach, prise hier, dimanche, selon les conférenciers, a concerné le limogeage d'Aziz Benazzouz "de la présidence du groupe du PAM à la Chambre des conseillers".

"Cette décision est illégale, le secrétaire général est en train de mêler les parlementaires PAMistes à la crise", ont-ils estimé. Les contestataires ont en outre expliqué que leur mouvement s'inscrit dans le cadre de "la défense des institution du PAM", qualifiant de nulles toutes les décisions "unilatérales" prises par Hakim Benchamach.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Benmini
Le 03/06/2019 à 10h23