Rappelez-vous: le 20 avril 2016, le roi Salmane d’Arabie saoudite avait exprimé, à l’occasion du premier Sommet Maroc-Pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), un soutien clair et net à l’intégrité territoriale du royaume du Maroc. Un soutien réaffirmé, par la même occasion, par le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Al-Joubeir, quand il avait affirmé, devant de nombreuses caméras de télévision, que le combat du Maroc pour son intégrité territoriale était aussi celui de l’Arabie saoudite.
Une position officielle de Riyad qui devait être tout naturellement celle de ses supports médiatiques. Or, le documentaire que vient de nous servir, en ce début février, la chaîne d’information saoudienne lancée le 3 mars 2003 par un émir de la famille royale saoudienne, dans le but de contrer l'influence de la chaîne qatarie "Al Jazeera", a dérogé à la règle. Dans ce documentaire, non seulement Al Arabya a failli à l’engagement solennel de ses maîtres à Riyad, son parti-pris en faveur du front séparatiste du polisario étant flagrant, tant et si bien que le présupposé à la présentation de ce documentaire a allégué mensongèrement et insidieusement que le front à la solde d’Alger était reconnu par l’ONU en tant que «représentant exclusif»!
A moins d’être animée de malveillance envers le Maroc, Al Arabiya prêche à tout le moins par une ignorance déconcertante de la situation géopolitique actuelle, marquée par une cascade de revers infligés successivement à la pseudo-«rasd» et à son mentor algérien, dont le dernier en date est le vote franc et massif du Parlement européen (440 pour, 167 contre), le 16 janvier dernier, en faveur de la reconduction de l’Accord agricole Maroc-UE, y incluant le Sahara marocain.
Sur ce dernier revers précisément, pas un seul mot n'a été touché par Al-Arabiya, pas plus d’ailleurs que sur la résolution 2440, qui a été on ne peut plus claire pour pointer Alger, en tant que partie principale au conflit régional créé autour du Sahara. La présence d’Alger aux pourparlers quadripartites de Genève, tenus les 5 et 6 décembre 2016, n’aurait jamais eu lieu n’eût été l’injonction émise par le Conseil de sécurité, le 31 octobre 2018, dans ladite résolution 2440, où Alger a été citée au moins à trois reprises, en tant que partie, et nullement en tant que «pays observateur», comme cela était le cas auparavant.
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Sur la responsabilité d'Alger, véritable marionnetiste du front polisario, là encore, motus et bouche cousue!
Mais passons, car "il ne faut pas perdre son temps à avancer des arguments de bonne foi à des gens de mauvaise foi", disait, à juste titre, le défunt roi Hassan II.
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Les sorties de l'épidermique Turki Al- Sheikh, proche collaborateur du prince héritier Mohamed Ben Salmane, résonnent encore comme "un coup de poignard" dans le dos des Marocains. Ce n’est donc pas le fruit du hasard si ce président de la Fédération saoudienne (et arabe!) de football a pris un malin plaisir à faire diffuser une carte du Maroc amputée de son Sahara!
Tout indique que ces sorties, par le canal officieux de médias ou par le truchement de la centrifugeuse des réseaux sociaux, sont concoctées au plus haut niveau de la monarchie pétrolière du Golfe.
Cette avalanche de sorties médiatiques biaisées, de surcroît tendancieuses, réinterroge la politique même de Ryad qui doit désormais clarifier sa position à l’égard de l’intégrité territoriale du Maroc. Riyad ne peut, en tout état de cause, renier ses engagements envers le royaume qu'elle a toujours considéré comme "un pays frère". Car cette campagne d'intox et d'infox savamment orchestrée ne saurait être l'oeuvre de l'amnésie, les sacrifices consentis par le Maroc envers l'Arabie saoudite sont aussi vifs qu'inscrits du sang de nos soldats morts pour la défense de l'intégrité territoriale de la principale monarchie du Golfe et contre toute agression étrangère.