S’il y a un point important à retenir de la déclaration du Conseil de sécurité, suite à la présentation du rapport de Horst Köhler, mercredi à huis clos devant les quinze membres de l’instance décisive de l’ONU à New York, c’est bien le refus d’élargir les consultations menées par l’envoyé personnel d’Antonio Guterres, hors du cadre de l’ONU. «Le Conseil de sécurité a accueilli avec satisfaction la présentation de l’envoyé personnel sur ses récentes rencontres bilatérales avec les parties au conflit et les pays voisins», a précisé, hier, le Néerlandais Jan Gustaaf Van Oosterom, dans la déclaration finale du Conseil de sécurité, lue à la presse.
Moralité: le Conseil ne retient que les consultations menées avec le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie. En des termes plus clairs, l’élargissement des consultations à des représentants de l’Union africaine, à un commissaire européen et à la ministre des Affaires étrangères de la Suède n’a pas retenu l’attention du Conseil de sécurité.
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Mieux que cela, le Conseil de sécurité n’a même pas jugé utile de faire mention de ces consultations, pourtant citées dans le rapport de briefing de Horst Köhler. En langage diplomatique, cela s’appelle un recadrage. Et celui-ci est d’autant plus sévère que Horst Köhler se réunissait pour la première fois avec les membres du Conseil de sécurité qui lui ont fait part de leur «pleine confiance», lui ont dispensé des encouragements, mais ont marqué les limites à ne pas franchir dans son action.
Une question se pose aujourd’hui: Horst Köhler va-t-il suivre les orientations du Conseil de sécurité et les limites claires des parties à consulter qui lui ont été fixées, ou va-t-il continuer dans son entreprise d’élargissement des consultations qui répond à la lettre à une ancienne et persistante requête d’Alger? Les prochains jours nous le diront. Ce qui est sûr, c’est que la bataille autour du conflit du Sahara se mène aussi sur le front de l’élargissement des consultations, initié par Horst Köhler. Les bonnes dispositions, l’impartialité et la crédibilité de l’envoyé personnel du SG de l’ONU dépendent de son engagement à maintenir la recherche d’une solution au conflit du Sahara dans le seul cadre onusien. Une question de confiance.