Migration. Entre Madrid et Rabat, un processus de rapatriement des mineurs marocains en cours

Près de 2.000 mineurs marocains non accompagnés sont dans des centres d'accueil en Espagne. 

Près de 2.000 mineurs marocains non accompagnés sont dans des centres d'accueil en Espagne.  . DR

Les gouvernements espagnol et marocain viennent d’entamer un processus de rapatriement des mineurs marocains non accompagnés se trouvant en Espagne indique, mercredi 23 avril, le journal espagnol El Pais.

Le 25/04/2019 à 07h42

Une phase initiale de ce processus est en cours avec 23 mineurs placés sous la tutelle de la région de Madrid qui ont été convoqués par le parquet des mineurs pour les soumettre à une série d’entretiens réalisés par une délégation marocaine, précise le quotidien.

Entamé lundi et devant prendre fin ce mercredi, ces entretiens ont pour objet, selon le ministère espagnol de l’Intérieur, l’identification des mineurs, poursuit El Pais, ajoutant qu’ils sont effectués en présence, outre la délégation marocaine, d’un éducateur, un procureur et un interprète. 

Aucune présence d’avocats n’est mentionnée, selon le journal.

Cette mesure implique, souligné le journal, la réactivation d’un accord dans ce domaine signé en 2012 entre le Maroc et l’Espagne.

El Pais rappelle que le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez avait promis de ne pas rapatrier les mineurs ne désirant pas l’être et que chaque cas sera traité individuellement.

Le journal fait savoir, toutefois, que les organisations œuvrant dans le domaine de protection des enfants ont exigé que toutes les garanties soient respectées dans cette opération de rapatriement de mineurs marocains non accompagnés.

Le Réseau espagnol d’immigration et d’aide au réfugié s’est opposé à cette mesure, estimant qu’il s’agit d’une "tentative de la part d’un gouvernement soi-disant progressiste de criminaliser des mineurs".

Citée aussi par El Pais, la fondation Raíces a rappelé la décision de la Cour constitutionnelle espagnole, émise en 2008, reconnaissant le droit d’un mineur marocain à bénéficier de l’assistance d’un avocat lorsqu’il allait être refoulé en 2006. 

La Fondation a mis en garde contre le fait que ce processus de rapatriement se fasse contre la volonté des mineurs.

Par Rahim Sefrioui
Le 25/04/2019 à 07h42