Genève: fin des pourparlers, Messahel crispé, Köhler fait le bilan

Le360

Entamées hier, mercredi, à Genève, les pourparlers autour du Sahara se sont achevés il y a peu ce jeudi. "Drôle" hier et "optimiste" ce matin, le ministre algérien des affaires étrangères a quitté en vitesse le siège de l'ONU, le visage crispé. Le bilan avec Köhler.

Le 07/12/2018 à 07h28

Le temps n'est plus à la plaisanterie pour Abdelkader Messahel. Aussitôt les pourparlers autour du Sahara achevés au siège de l'ONU à Genève, organisés sous la présidence de l'Envoyé spécial du S.G de l'ONU, le ministre algérien des Affaires étrangères a quitté les lieux en vitesse, le visage crispé, a constaté le journaliste de Le360, présent sur place.

Les pourparlers ont pris officiellement fin après le point de presse donné par Horst Köhler. L'Envoyé spécial a d'ailleurs appelé à une autre table ronde au cours du premier trimestre de l'année 2019. "Les parties ont convenu de trouver un règlement consensuel au conflit", a-t-il affirmé. 

Voici le texte de la déclaration finale de Horst Köhler:"Sur invitation de Horst Köhler, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, les délégations du Maroc, du polisario, de l’Algérie et de la Mauritanie ont participé à une première table ronde les 5 et 6 décembre 2018 à Genève, dans le cadre de la résolution 2440 du Conseil de Sécurité.

Les délégations ont fait le point sur les récents développements, abordé les questions régionales et discuté des prochaines étapes du processus politique relatif au Sahara occidental. Toutes les délégations ont reconnu que la coopération et l’intégration régionale ainsi que l’absence de confrontation constituent le meilleur moyen de relever les nombreux défis importants auxquels la région fait face. Ils conviennent tous qu’une solution au conflit constituerait une contribution importante pour améliorer les vies des peuples de la région.

Les délégations ont accepté que l’envoyé personnel les invite pour une deuxième table ronde au cours du premier trimestre 2019.

Toutes les discussions se sont déroulées dans une atmosphère d’engagement, de franchise et de respect mutuel".

Le ministre marocain des Affaires étrangères confirme: "l'atmosphère dans laquelle cette table ronde s'est déroulée a été positive, mais il en faut plus pour trouver une solution pragmatique, réaliste et durable à ce dossier". S'il affirme que le Maroc accepte d'ores et déjà la tenue d'un second rendez-vous de cette nature, Nasser Bourita insiste sur une condition: que celui-ci soit "bien préparé".

On retiendra que c'est la toute première rencontre du genre où l'Algérie est non pas un pays observateur mais une partie prenante au conflit autour du Sahara. Le ton avait d'ailleurs été donné par l'ONU bien avant le lancement de ces discussions.

La déclaration faite le 4 décembre 2018 par le Porte-Parole adjoint du Secrétaire Général n'a fait aucune distinction de statut entre les participants. De même qu’elle appelle les quatre parties à s'engager dans un processus de résolution de ce conflit artificiel, "de bonne foi" et "dans un esprit constructif", sur la base de la résolution 2440.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 07/12/2018 à 07h28