Genève: quand les élus du Sahara sont traités de «traîtres» par le front séparatiste du Polisario

La délégation marocaine participant aux pourparlers de Genève sur le Sahara.

La délégation marocaine participant aux pourparlers de Genève sur le Sahara. . DR

La participation distinguée de trois élus du Sahara marocain aux pourparlers de Genève dérange au plus haut point le front séparatiste du Polisario. Les raisons.

Le 06/12/2018 à 14h04

Le Polisario sort de ses gonds et se répand en imprécations via ses supports de propagande contre les trois élus des provinces sahariennes présents parmi la délégation marocaine prenant part aux pourparlers qui entament ce jeudi leur deuxième jour à Genève, sous la présidence de l’Envoyé personnel du SG de l’ONU, Horst Köhler, aux côtés des délégations d’Algérie, de Mauritanie et du front séparatiste. 

Plusieurs signes prouvent que la présence des représentants de la population du Sahara marocain agace au plus haut degré le front séparatiste du Polisario, au point que ce dernier les accuse sans autre forme de procès de «trahison à la cause sahraouie»! Une fausse accusation qui cache la vraie déception du front séparatiste qui s'autoproclamait «représentant exclusif du peuple sahraoui»! Une prétention évidemment dénuée de tout fondement et de tout sens, a fortiori quand elle est mise à l’épreuve de cette réalité simplement arithmétique: les deux tiers des Sahraouis résident dans les provinces sahariennes marocaines et sont majoritairement unionistes, alors que le tiers, et seulement le tiers (en tout et pour tout: 20.000 personnes!), privés qui plus est de toute liberté d’expression, se trouvent dans les camps de Lahmada, en Algérie.

Il en ressort que la majorité écrasante des sahraouis sont bien chez eux, ont des représentants investis à l’issue d’élections libres, transparentes et démocratiques, de l’aveu même de l’ONU, parrain du processus politique engagé pour trouver une solution politique au conflit créé autour du Sahara.

La légitimité de représentation se trouve donc du côté du Maroc, et non de Lahmada, où les supposés «représentants des sahraouis» sont désignés et imposés par Alger, contre la volonté de la population séquestrée et dirigée d’une poigne de fer stalinienne.

L’on comprend ainsi mieux pourquoi le Polisario est agacé au plus haut point par la présence en force des élus des provinces sahariennes à Genève: Sidi Hamdi Ould Errachid, président de la Région Laâyoune-Sakia Al Hamra, Ynja Al Khattat, président de la Région Dakhla-Oued Eddahab, et Fatima Adli, membre du Conseil municipal d’Es-Smara et acteur associatif.

Accuser de «trahison» ces acteurs élus démocratiquement revient en effet à jeter l’opprobre sur toute la population des provinces sahariennes, dont le «délit», semble-t-il, est d’avoir fait le choix de l’attachement à leur mère-patrie, contrairement aux dirigeants séparatistes -de vrais traîtres, ceux-là- qui font le jeu d’Alger, véritable marionnettiste d’un conflit créé à des fins hégémoniques et dans un contexte de rivalité persistante avec le Maroc.

Mais passons, car avec cette présence en force des élus du Sahara marocain, c’est un mensonge grotesque tissé et rabâché inlassablement par le polisario qui se dévoile au grand jour à Genève. Non, le polisario n’est pas «le représentant exclusif des sahraouis». Un mensonge, qui plus est, démenti par ce verdict pourtant cher au Polisario rendu par la CJUE le 27 février 2018 sur l’Accord de pêche Maroc-UE, déniant au front séparatiste «toute qualité d’agir» au nom des Sahraouis.

L’invitation adressée par l’émissaire du SG de l’ONU, Horst Köhler, aux élus du Sahara marocain en remet en effet une nouvelle couche au front séparatiste du Polisario, sommé ainsi de s’asseoir, tout comme son parrain algérien, à la même table avec les vrais élus du Sahara.

Ni Alger ni ses larbins séparatistes ne peuvent désormais prétendre invoquer, encore moins hypothéquer, le «droit des sahraouis à l’autodétermination». L’autodétermination passe d’abord par Lahmada, où la population (environ 20.000 sahraouis) se voit renier tout droit à l’expression, à plus forte raison le droit de disposer d’eux-mêmes et choisir librement entre vivre dignement dans leur mère-patrie ou continuer à vivoter dans les goulags de Lahmada.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 06/12/2018 à 14h04