Comment les partis espagnols contrent une manoeuvre pro-Polisario orchestrée par le très populiste Podemos

Pablo Iglesias, chef de parti d'extrême-gauche espagnol "Podemos".

Pablo Iglesias, chef de parti d'extrême-gauche espagnol Podemos. . DR

Le parti d’extrême-gauche Podemos veut organiser une rencontre pro-Polisario au coeur du Congrès des députés, mais il a compté sans l’opposition des principaux partis espagnols qui ne pouvaient cautionner cette initiative résolument hostile au Maroc. Détails.

Le 24/10/2018 à 13h30

No passaran! Telle est la réponse des principaux partis espagnols à une énième entourloupe orchestrée par le très populiste parti d'extrême-gauche, Podemos: organiser une rencontre pro-Polisario, en novembre prochain, dans la "salle constitutionnelle" du Congrès des députés (Chambre basse du Parlement espagnol)! "Le bureau du Congrès a décidé, grâce aux votes favorables de ses membres du Parti Populaire (PP, droite), du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, gauche) et de Ciudadanos (centre droit), de demander un rapport des services en charge des relations internationales parlementaires sur l’existence ou pas de cas similaires précédents d’organisation de telles rencontres au siège de la chambre basse, ainsi que sur les possibles conséquences de cette initiative sur la politique étrangère espagnole", rapporte le journal électronique "vozpopuli.com".

La ficelle était donc trop grosse pour échapper à l'oeil des partis politiques espagnols, y compris le PSOE de Pedro Sanchez, qui ont décidé d'en référer aux services en charge des relations internationales parlementaires pour statuer sur cette initiative délibérément hostile au Maroc, lié au royaume d'Espagne par de solides relations de bon voisinage et d'intérêts communs.

Une décision sage qui n'a toutefois pas été perçue de cet oeil par Podemos, qui s'est dit "surpris par la décision du Bureau du Congrès de demander un rapport à ce sujet", estimant que "l’organisation de rencontres au Congrès des députés par les groupes parlementaires entre dans le cadre de leurs fonctions parlementaires".

Le "Tartuffe de la gauche espagnole", -ainsi Podemos est-il surnommé par ceux qui le connaissent de près-, sait pertinemment que sa manoeuvre tendancieuse allait être confrontée à un refus catégorique de la part ses pairs espagnols, non seulement du fait du soutien qu'il veut une nouvelle fois marquer au front séparatiste du Polisario, mais à cause du lieu qu'il a choisi pour tenir cette rencontre à laquelle devaient prendre part des députés algériens, mauritaniens, sud-africains, suisses, italiens, français et suédois... tous connus pour leur inimitié envers le Maroc, et son intégrité territoriale plus spécialement.

Ce qui est réellement surprenant, c'est que Podemos veut bien soutenir le séparatisme sous d'autres cieux et non pas chez lui, en Espagne! Sinon, qu'est-ce qui pourrait bien expliquer son étrange silence sur le tabassage des indépendantistes catalans en octobre 2017 à Barcelone?

Par Ziad Alami
Le 24/10/2018 à 13h30