Campagne de boycott: le rapport à charge du RNI contre le PJD

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Le Rassemblement national des indépendants (RNI -coalition) a décidé d'élaborer un rapport sur la campagne de boycott des produits Centrale Laitière, Afriquia, Les Eaux Minérales d’Oulmès. Et va tenter d’identifier qui a été à l’origine de cette protestation, inédite à ce jour au Maroc.

Le 21/01/2019 à 10h17

"Le RNI s'est lancé dans la réalisation de ce rapport à travers une étude détaillée", a déclaré à Le360 un influent dirigeant de ce parti, dirigé par Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, dans le même temps fondateur de la holding Akwa Group, détentrice de l’enseigne Afriquia, qui avait été largement touchée lors de cette campagne de boycott.

En juin dernier, juste avant l’arrivée du mois de ramadan, période de grande consommation, un appel au boycott lancé sur les réseaux sociaux avait incité les Marocains à bouder les stations-service Afriquia, l'eau minérale Sidi Ali et le lait de Centrale Danone.

Cette campagne de boycott, largement suivie, et dont les initiateurs restent inconnus à ce jour, avait duré plusieurs semaines, provoquant de graves préjudices aux sociétés concernées, mais aussi, par ricochet, à toute la chaîne de production, dont, en ce qui concerne Centrale Danone, les agriculteurs.

"Le RNI cherche à identifier l'origine de l'appel au boycott", souligne cette source dans le parti, qui soupçonne des milieux proches du Parti de la Justice et du Développement (PJD –à la tête de la coalition gouvernementale).

Cette enquête, qui vient d’être mise en place, aurait été confiée à Rachid Talbi Alami, membre du bureau politique du RNI et ministre de la Jeunesse et des sports.

De son côté, Nabil Benabdallah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS -coalition) confirme, le week-end dernier que "le climat n'est pas sain au sein de la majorité".

Rappelons enfin cet épisode, qui date du ramadan dernier: Lahcen Daoudi, l’un des leaders du PJD, ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance avait failli perdre son portefeuille ministériel alors qu’il s'était rallié à la cause des employés de Centrale Laitière, lors d'un sit-in de protestation devant le Parlement.

Les membres de l’instance dirigeante du PJD s'étaient réuni dans la foulée, indiquant qu'ils avaient pris note d’une demande de démission de ce ministre, connu pour son franc-parler.

Quoiqu’il en soit, la coalition gouvernementale est désormais à couteaux tirés, et le fait publiquement savoir.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 21/01/2019 à 10h17