Colère des commerçants: Akhannouch accuse Benkirane

Abdelilah Benkirane et Aziz Akhannouch.

Abdelilah Benkirane et Aziz Akhannouch. . DR

Revue de presseKiosque360. Le RNI accuse Benkirane d’être à l’origine de l’adoption du système de facturation qui a suscité l’ire des commerçants. Le PJD réagit en affirmant que c’est le ministre des Finances du RNI qui est derrière cette loi.

Le 13/01/2019 à 21h51

Au cours de la réunion de son bureau politique, samedi dernier, le RNI a pris position en faveur des commerçants suite à la mise en oeuvre du nouveau système de facturation. Le parti d’Akhannouch a imputé la responsabilité de la grève des commerçants contre la facture électronique au gouvernement de Benkirane et à celui de Saad-Eddine El Othmani.

Dans le communiqué publié après cette réunion, le RNI affirme que les problèmes que vivent les commerçants sont la conséquence d’une série de mesures prises par le gouvernement précèdent dans la loi de finances 2014. Dans ladite loi, les prérogatives de la douane ont été élargies pour leur permettre d’effectuer des contrôles sur les routes en plus des inspections aux postes frontières. Le communiqué ajoute que les problèmes des commerçants n’ont cessé de s’accentuer, surtout après l’adoption du système de facturation électronique inclus dans la loi de finances 2018. Du coup, le RNI appelle la présidence du gouvernement à effectuer les modifications nécessaires dans le code des impôts et de la douane pour régulariser cette situation. Et ce afin d’atténuer l’impact négatif direct de décisions imposées sans concertations préalables avec les gens concernés.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 14 janvier, que le RNI a appelé El Othmani à lancer de nouvelles concertations avec les commerçants et à leur présenter des alternatives économiques efficientes. Lesquelles alternatives devront se muer en réforme structurelle et en cadre juridique qui mettront fin à ce problème. Le patron du RNI, Aziz Akhannouch, qui présidait une délégation du parti à Ouled Maidi dans la province de Taouarirt, a déclaré que «l’écoute ouvre la porte de la solution».

Sur le plan purement partisan, Akhannouch a présidé le séminaire régional de la jeunesse du RNI dans la région de l’Est. Au cours de son intervention, il a affirmé que la parti comprend les défis que rencontrent les citoyens dans les zones éloignées et qu’il plaidera pour leur trouver des solutions efficaces: «Le plus grand danger qui menace le Maroc demeure le nihilisme, la misère et l’idéologie destructrice qui poussent les jeunes à être contre la vie».

Le président du RNI a mis l’accent sur l’importance des contacts avec les militants. Il a demandé à ce que l’on mettre fin à ces rencontres occasionnelles qui sont à l’origine de la réticence des citoyens à l'égard les partis politiques. De son côté, Mohamed Aujjar, membre du bureau politique, a précisé que le RNI pratique la politique tout au long de l’année et qu’il n’a jamais été un parti qui ne se manifeste que pendant la période électorale.

Dans son édition du lundi 14 janvier, le quotidien Akhbar Al Youm évoque la réaction du PJD après la sortie du RNI. Lahcen Daoudi, membre du secrétariat général du parti, a déclaré à ce journal: «Le communiqué du RNI, qui fait endosser au gouvernement Benkirane la responsabilité de l’adoption du nouveau système de facturation, manque de franchise. Car c’est le ministre des Finances, qui de surcroit appartient au RNI, qui doit être critiqué, à partir du moment où cette décision relève de ses prérogatives». Et Daoudi d’enfoncer le clou en martelant: «Le RNI a le droit de demander au gouvernement la révision de ces mesures et d’entreprendre des concertations avec les commerçants. Mais c’est le ministre des Finances qui doit initier ce débat car il assume la totale responsabilité dans cette affaire».

Le journal Akhbar Al Youm révèle que le chef du gouvernement est intervenu pour mettre fin à ces mesures avant la publication du communiqué du RNI. Ce dernier a essayé, de son côté, de défendre les commerçants en feignant d’oublier que l’ex-ministre des Finances, Mohamed Boussaid et l’actuel détenteur de ce portefeuille, Mohamed Benchaâboune, ont adopté ces mesures dans la loi de finances avant qu’elles ne soient approuvées par le Parlement.

Par Hassan Benadad
Le 13/01/2019 à 21h51