«Le pire, qui devrait être soigneusement évité, est arrivé.» C’est par ces propos que Javier Garat, président des propriétaires des entreprises de pêche européennes et président de la confédération de pêche espagnole, qualifie la situation après l’arrivée à terme de l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne (UE) sans renouvellement dans les délais impartis. Ce qui oblige les navires européens de pêche à quitter les eaux marocaines dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 juillet, date butoir de l’actuel accord liant les deux partenaires, fait remarquer le quotidien Akhbar Al Youm dans son édition du week-end des 14 et 15 juillet.
Citant des sources espagnoles, le quotidien affirme que le patron des professionnels européens de pêche reste optimiste quant à la possibilité de reconduire l’accord entre les deux parties. «Les positions des deux parties convergent, mais il reste certains détails qui ne sont pas encore validés», a précisé Javier Garat dans une déclaration à des médias de son pays. Et d’ajouter que «cela prendra encore du temps, car l’accord devra être soumis, après sa conclusion entre Rabat et Bruxelles, au conseil de l’Europe qui le transfèrera, à son tour, aux gouvernements européens, avant d’être présenté au parlement européen pour examen et approbation».
Ce processus demandera plusieurs semaines, voire même une année, a-t-il encore précisé. En attendant la concrétisation effective de cet accord, le gouvernement espagnol a déjà annoncé qu’il octroiera des aides matérielles aux pêcheurs de la péninsule ibérique durant la période de suspension de l’accord. En effet, le secteur de la pêche, qui constitue la source de revenus de centaines de milliers de familles espagnoles et européennes, est en état d’alerte aujourd’hui, relève les sources du quotidien, citant des médias espagnols.
Les mêmes sources affirment qu’après «avoir négocié le volet politique de l’accord, le Maroc exige toujours de revoir à la hausse l’offre financière que devait verser la partie européenne au royaume». Au lieu de 400 millions de dirhams, Rabat exige une enveloppe de 800 millions de dirhams. En plus de l’offre financière, poursuit le quotidien, le ministre marocain de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des Eaux et Forêts, Aziz Akhannouch, exige d’autres ajustements techniques relatifs notamment à la quantité et à l’espèce de poissons pêchés par les flottes européennes ainsi qu’au respect du repos biologique.