Accord de pêche Maroc-UE: le Maroc en position de force

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Radio France Internationale (RFI) s’attend à des négociations difficiles pour le renouvellement de l’accord de pêche entre le Maroc et l’UE, dont le premier round s’ouvre ce lundi 25 juin à Bruxelles. Mais le Maroc est en position de force. Les explications.

Le 25/06/2018 à 13h44

Les négociations sur l'accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne (UE), dont le premier round s'ouvre ce lundi à Bruxelles, risquent d'être «houleuses», estime la chaîne de radio RFI. De «difficiles négociations» sont en perspective pour le renouvellement de cet accord qui arrive à son terme à la mi-juillet et en vertu duquel environ 70 navires européens pêchent 83.000 tonnes de poissons dans les eaux marocaines, pour une valeur de 80 millions d'euros, indique la radio sur son site internet.

A l’origine de cette difficulté, RFI croit savoir que les autorités marocaines exigeraient d'abord une augmentation, voire le doublement de la contribution de l'UE et des armateurs de pêche, qui était jusqu'ici de 40 millions d'euros par an (30 millions financés par l'UE et 10 millions par les armateurs).

La même source estime que le Maroc est en position de force, citant à cet égard le rapport d'évaluation de l'accord actuel, présenté devant les institutions européennes. Selon ce rapport, chaque euro investi par l’UE rapporte 2,78 euros aux pêcheurs européens.

L’autre point d'achoppement cité par la radio française concerne la clause de débarquement qui oblige les navires européens à débarquer une partie de leurs poissons dans des ports marocains. «Rabat y voit une manière de transformer localement les produits de la pêche, tandis que les Européens considèrent ce passage comme un simple transit», poursuit RFI.

RFI invoque enfin la question du Sahara qui pourrait, selon elle, compliquer encore la donne. La radio signale à ce propos qu'en février dernier, la Cour européenne de justice a jugé que l'accord de pêche n'était pas applicable au Sahara, mais cela n'a pas empêché les négociations entre Rabat et Bruxelles de continuer, incluant les eaux des provinces du Sud.

Par Ayoub Khattabi
Le 25/06/2018 à 13h44