Abderrahman El Youssoufi: «La famille Ait Ahmed souhaite enterrer Hocine en Kabylie»

Abderrahman El Youssoufi.

Abderrahman El Youssoufi. . DR

Abderrahman El Youssoufi, l'ancien n°1 de l'USFP et proche du leader et opposant socialiste algérien Hocine Ait Ahmed, décédé mercredi à Lausanne à l'âge de 89 ans, a affirmé jeudi 24 décembre à Le360 que la famille du défunt souhaite l'enterrer dans sa ville natale en Kabylie. Alger tarde à réagir.

Le 24/12/2015 à 11h25

"J'ai appris que la famille du défunt a exprimé aux autorités algériennes son vif souhait d'enterrer le grand leader et opposant algérien dans son pays", a affirmé l'ancien Premier ministre marocain, ajoutant que la famille Ait Ahmed attend toujours une réponse des dirigeants algériens.

A noter que jusqu'ici le lieu et la date de l'enterrement de l'ancien dirigeant du Front des forces socialistes (FFS) restent indéterminés. Sur la disparition de cette grande figure politique de l'Algérie, Abderrahim El Youssoufi n'a pas tari d'éloges à l'égard de cet homme qui a sacrifié "toute sa vie" à la résistance contre le colonialisme français et au militantisme contre le régime algérien dont les relations ont toujours été tendues parce qu'il défendait "la démocratie".L'ancien dirigeant USFPiste marocain a rappelé que Hocine Ait Ahmed avait des relations étroites avec la famille marocaine des Barakat de Tétouan dont Abdelhadi a épousé une soeur de l'opposant algérien disparu. "Ait Ahmed a contribué au succès de la révolution algérienne. Il est célèbre par son militantisme et sa capacité à relever les défis", selon M. El Youssoufi, rappelant que le défunt "faisait partie des cinq leaders dont la puissance coloniale avait détourné l'avion alors qu'ils se rendaient à Tunis pour une rencontre inter-maghrébine avec Habib Bourguiba et le roi Mohammed V".La voix enrouée, l'ancien Premier ministre marocain se rappelle qu'après l'indépendance de l'Algérie, le chef du FFS est devenu un farouche opposant au régime algérien ce qui a valu à ce dernier d'être condamné à mort. “Nous l'avons défendu et obtenu que cette peine soit commuée. L'Algérie perd aujourd'hui un de ses grands hommes", a conclu El Youssoufi.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 24/12/2015 à 11h25