Le président Emmanuel Macron qui recevait à l'Elysée les responsables du Conseil français du culte musulman (CFCM), a condamné "avec fermeté l'attaque odieuse" affirmant que "la République ne tolérera jamais la haine".
Le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray, a souligné de son côté sur Twitter que les "Bayonnais (étaient) solidaires de la Communauté musulmane, victime d'un attentat aussi lâche qu'odieux".
Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, qui s'est rendu sur place dans la soirée pour rencontrer responsables musulmans et policiers, a affirmé que "s'en prendre à un lieu de culte, à une mosquée, à des fidèles, est un acte odieux que nous condamnons évidemment avec beaucoup de fermeté. C'est un acte qui ne peut avoir de place dans notre République qui garantit la liberté des cultes et des croyances".
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a eu des entretiens téléphoniques avec "le président de l'association des musulmans de la Côte Basque ainsi qu'avec Dalil Boubaker", recteur de la mosquée de Paris, dans "l'esprit des échanges" du matin avec le "président de la République sur l'importance de combattre les extrémismes"
Le suspect a été placé en garde à vue du chef de "tentative d'assassinats", a indiqué le procureur de Bayonne, Marc Mariée, dans un communiqué.
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Selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, "à 15h20, un homme a tenté d'incendier la porte de la mosquée de Bayonne. Surpris dans sa tentative par deux personnes, l'homme leur a tiré dessus" et en repartant, a incendié une automobile. Selon le procureur, l'homme était en possession d'un bidon d'essence.
Selon le maire de Bayonne, qui s'était rendu immédiatement sur place, "deux personnes préparaient la salle pour la prière de 16h30". L'homme a jeté un engin incendiaire sur la porte latérale de la mosquée. Les deux personnes sont sorties et ont été touchées l'une au cou, l'autre au thorax et au bras, a-t-il raconté à un correspondant de l'AFP.
Les deux victimes, gravement blessées par balles, âgées de 74 et 78 ans, ont été opérées et étaient en réanimation lundi soir. Le pronostic vital "est réservé pour l'un des deux", selon la préfecture.
La police judiciaire a été saisie de l'enquête.
De source proche de l'enquête, le tireur, Claude Sinké, 84 ans, a reconnu en garde à vue être l'auteur des tirs. Il avait "une arme de poing avec lui" lors de son interpellation.
Il avait été candidat du Front national (FN) en 2015 aux élections départementales des Landes, canton de Seignanx, mais, selon Jacques Leclercq, délégué adjoint landais du Rassemblement national (RN) à l'AFP, avait été "écarté du parti" après ces élections, sans plus de précisions.
Selon le maire de Bayonne à l'AFP, "il n'y a jamais eu le moindre problème avec la communauté musulmane à Bayonne", assurant que la mosquée "très bien gérée" ne "sera pas fermée plus de 48 heures". Une salle municipale a été mise à la disposition des fidèles.
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Interrogé par France 3 Nouvelle-Aquitaine, Christian Millet-Barbé, adjoint à la sécurité, a ajouté que Bayonne était "une ville apaisée, avec une communauté musulmane très bien intégrée".
Une équipe de déminage s'est rendue au domicile du suspect, à Saint-Martin-de-Seignanx, une commune de 5.000 habitants à une dizaine de km de Bayonne, dans le département voisin des Landes.
Interrogé par l'AFP, Mike Bresson, adjoint à la mairie du village landais, a indiqué que l'homme était "connu sur la commune et fui pour ses excès verbaux". "Il donnait l'apparence de quelqu'un de psychologiquement perturbé (...) Il n'aimait pas les gens de gauche, du centre et peu ceux de droite", selon l'élu.
Selon Sud-Ouest, il avait adressé la semaine dernière une lettre "rageuse" au bâtonnier de Bayonne et au procureur de Dax pour "porter plainte contre Emmanuel Macron", avec copie au quotidien qui ne l'a pas publiée en raison de son caractère "discriminatoire et xénophobe".
L'attaque de la mosquée, qui a suscité nombre de réactions, intervient en plein retour du débat sur le voile islamique.