Présidentielle algérienne: cette déconcertante gifle espagnole au régime vert-kaki

Haizam Amirah Fernandez, analyste principal de l'Institut royal espagnol "Elcano". 

Haizam Amirah Fernandez, analyste principal de l'Institut royal espagnol Elcano.  . DR

L’Espagne vient d’exprimer, via l’Institut royal des études stratégiques Elcano, présidé par le Roi Felipe VI, son scepticisme quant à la crédibilité de l’élection présidentielle algérienne, fixée au 12 décembre par le chef d’état-major de l’armée Ahmed Gaïd Salah. Décryptage.

Le 27/11/2019 à 11h31

Une première réaction «officieuse» de la part du royaume ibérique à l’élection présidentielle orchestrée par le régime militaire algérien. Cette réaction a été exprimée par la voix de l’analyste principal de l’Institut royal des études stratégiques «Elcano», dont le président d’honneur n’est autre que le Roi Felipe VI. «Il n’y aura pas d’observateurs internationaux aux "élections" présidentielles du 12 décembre. À ce stade, il n’y a peut-être pas d’électeurs», a en effet asséné Haizam Amirah-Fernández, qui fait figure de référence pour les médias espagnols et étrangers en matière d'analyse des questions internationales.

Vous avez bien lu: «Il n’y a pas d’électeurs »! Un constat qui appelle toutefois une interrogation: qui va alors voter?

Voilà où le bât blesse. Le régime algérien, à l’instar de toutes les dictatures militaires, compte sur les voix millionièmes de l’Armée nationale populaire (ANP), des autres corps d’armée tels que la Gendarmerie, la police, voire les agents des municipalités, qui à eux seuls représentent déjà 7 millions d’"électeurs"!

Voilà ce que l’éminent analyste de l’Institut royal «Elcano», Haizam Amirah-Fernández, devait encore dire pour mieux expliciter son propos. Son bref constat n’en demeure pas moins important pour un peuple algérien, qui n’a eu de cesse d’exprimer son rejet de la supercherie électorale orchestrée par le chef d’état-major de l’armée algérienne, le Général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, dont l’objectif inavoué est d’assurer une survie à la «Isaba», aux manettes depuis l’Indépendance de l’Algérie en 1962.

Et ce n’est pas tout! L’on comprend à travers la précipitation du Général ventru, la recherche d'un «salut personnel», car sans un nouveau président désigné par ses propres soins, il serait dans l’obligation de rendre des comptes au peuple algérien frère pour avoir d’abord trahi sa volonté légitme d’instaurer une deuxième république réellement démocratique et populaire, sans oublier les mille et une casseroles que le chef de l’armée traîne comme des boulets aux pieds, en raison des rétro-commissions nombreuses et très juteuses qu’il engrangeait ainsi que ses seconds couteaux sur chaque contrat d'armement?

Les candidats à la présidentielle du 12 décembre ne jurent d’ailleurs que par leur allégeance au Général Ubu Ahmed Gaïd Salah. Abdelmajid Tebboun, candidat de l'armée et donc l'un des plus favoris pour remporter les clefs du palais Mouradia, a déjà annoncé la couleur en commettant, il y a trois jours, une violente attaque contre le Maroc. Une attaque destinée à flatter son maître galonné qui garde une rancune féroce au Maroc notamment pour la cinglante défaite que les vaillantes Forces armées royales lui ont infligées en 1976 lors de la glorieuse bataille d'Amgala. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 27/11/2019 à 11h31