Les communications des passagers en vol espionnées par des services secrets

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Selon des révélations publiées par Le Monde et révélées par Edward Snowden, plusieurs compagnies aériennes, dont Air France, ont été visées par un programme d'interception des communications des passagers à bord des avions commerciaux, par les services de sécurité américains et britanniques.

Le 07/12/2016 à 17h32

"L'usage des téléphones portables avec connexion internet en plein ciel a donné lieu à la création de programmes spécifiques à la NSA (Agence nationale de sécurité) américaine comme au GCHQ" (Government Communications Headquarters), l'agence de surveillance britannique, rapporte le journal, qui précise qu'il a pu travailler sur l'intégralité des archives Snowden grâce à un partenariat exclusif avec le site d'information "The Intercept".

Le journal cite l'agence de surveillance britannique selon laquelle 27 compagnies ont dès 2012, permis à leurs passagers d'utiliser un téléphone portable ou étaient sur le point de le faire. Parmi elles, figurent British Airways, Hongkong Airways, Aeroflot, Etihad, Emirates, Singapore Airlines, Turkish Airlines, Cathay Pacific ou encore Lufthansa.

Il ajoute qu'Air France, qui a effectué un test d'utilisation de téléphone portable en plein ciel en 2007, a été particulèrement visée par ces opération de surveillance dans la mesure où les vols de la compagnie française étaient considérés comme des cibles potentielles des terroristes. Air France "est pour sa part un tel symbole de la surveillance des communications en avion que les services britanniques utilisent un croquis pleine page de l'un de ses avions pour illustrer le fonctionnement de l'interception en vol" rapporte le quotidien français.

La compagnie a fermement démenti ces informations, indiquant dans une réaction à l'AFP que "les communications vocales ne sont pas possibles depuis ses vols". "Air France dénonce les affirmations erronées publiées dans un article du journal Le Monde, le 7 décembre 2016, concernant des appels passés à bord de ses vols", ajoute-t-elle. Elle précise que le test effectué en 2007 n'ayant "pas été concluant", le projet a été "définitivement abandonné".

Le Monde affirme qu'un document de la NSA assure que 100.000 personnes ont utilisé leur téléphone portable en vol en 2009, et que les interceptions ne portent pas uniquement sur les appels vocaux, mais sur tout type de communication transitant par le téléphone (SMS, courrier électronique, navigation internet...). Lufthansa s'est pour sa part refusée à tout commentaire.

Selon le journal, les documents internes des deux agences concernant ces programmes baptisés "Pie voleuse" et "Pigeon voyageur" font état de résultats "impressionnants", la collecte des données se faisant "quasiment en temps réel".

Il explique que "pour espionner un téléphone, il suffit qu'il soit à une altitude de croisière de 10.000 pieds. Le signal transitant par satellite, la technique d'interception se fait par des stations secrètes d'antennes au sol".

"Le seul fait que le téléphone soit allumé suffit à le localiser, l'interception peut alors être croisée avec le registre des listes de passagers et les numéros des avions, pour mettre un nom sur l'utilisateur du smartphone", poursuit-il.

Le fonctionnement d'un téléphone peut être perturbé, selon lui, de sorte que son utilisateur soit contraint de le redémarrer avec ses codes d'accès, ce qui permet aux services britanniques d'intercepter ses identifiants.

Le 07/12/2016 à 17h32