On le savait, l’élection du nouveau président mauritanien en juin dernier a été une grande déception pour le Polisario, qui s’était d’ailleurs immiscé dans la campagne électorale mauritanienne pour tenter de lui barrer la route, lorsqu’il avait ouvertement contesté aux Sahraouis des camps le droit de bénéficier de la nationalité mauritanienne.
Comme si ce premier revers ne suffisait pas, le chef du Polisario, Brahim Ghali, imposé par les Algériens pour assister à l’investiture de Ould Cheikh Ghazouani, a été froidement accueilli par ce dernier, et même par son prédécesseur. En effet, le nouveau locataire du palais gris de Nouakchott l’a froidement salué à travers une accolade visiblement non désirée, et furtive, lors la cérémonie d’investiture du 1er août dernier. Il lui aurait même poliment refusé un tête-à-tête qui aura fait attendre, en vain, Brahim Ghali 24 heures de plus dans la capitale mauritanienne.
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C’est forts de ces «appréhensions», que les sites proches du Polisario ont tiré à boulets rouges, ce jeudi 26 septembre, sur le président mauritanien. Et que lui reprochent-ils? D’avoir prononcé, hier soir, mercredi 25 septembre, devant l’Assemblée générale de l’ONU, un discours où il a parlé du soutien mauritanien à la création d’un Etat palestinien avec Al Qods comme capitale, tout en appelant à l’instauration de la paix en Libye, en Syrie, au Yémen, au Soudan… Sans consacrer le moindre mot, écrivent les sites du Polisario, à ce qu’ils appellent la «cause sahraouie», qui est «géographiquement la plus proche de la Mauritanie».
Pour ces sites, Ould Cheikh Ghazouani a ainsi clairement choisi son camp, puisqu’il est en train de «tout faire pour plaire à Rabat», du moment, écrivent-ils, qu'«il n’a même pas pris le soin de consacrer un seul mot à la neutralité positive de la Mauritanie» dans l’affaire du Sahara.
Mais, oubliant que Ould Cheikh Ghazouani n’est pas le porte-parole du Polisario, ces supports médiatiques ont péché par excès de zèle en éludant la question que tous les habitants des camps de Tindouf se posent en ce moment précis: pourquoi Brahim Ghali n’est jamais allé lui-même à l'Assemblée Générale de l’ONU, pour défendre sa prétendue cause?