Le crash du SU24, bombardier de fabrication russe, n’a laissé aucune chance de survie au pilote et au copilote de l’appareil qui sont décédés sur le coup, apprend-on auprès de nos confrères algériens, qui reprennent un communiqué du ministre de la défense, également chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Gaid Salah, promettant une énième «enquête pour élucider les causes et les circonstances du crash».
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Les deux pilotes, au grade d’officiers, effectuaient un vol d’instruction de nuit quand leur appareil, SU24, s’est crashé, vraisemblablement à cause d’une panne technique.
Ce énième crash relance ainsi la polémique sur l'état déplorable des avions de l’armée de l’air algérienne qui sont achetés au prix fort mais qui, à défaut d'entretien et de maintenance, sont devenus de véritables bombes volantes.
Pas plus tard que le 11 avril 2018, un avion de transport militaire, Iliouchine Il-76, s'est crashé à Boufarik, à 35 kilomètres d’Alger, faisant 257 morts, dont une trentaine de soldats du front polisario, qui voulaient regagner Tindouf, suite à une formation reçue dans l’académie de Churchill, à Alger. C’est la pire catastrophe qu’ait jamais connue l’aviation militaire algérienne durant les vingt dernières années !
Ce nouvel incident confirme en effet la défaillance des équipements de la "deuxième plus puissante armée en Afrique", après l'armée égyptienne.
Armée de l’air algérienne, de crash en crash!L’aviation algérienne subit, depuis 2001, une série de crashs. Classée 2e à l’échelle continentale, derrière l’Egypte, par le Centre européen des études stratégiques, et 18e dans le monde, au moins six de ses appareils se sont scratchés entre 2001 et 2006, et presque autant entre 2006 et 2014.
L'année 2014 détient le record des incidents: le 11 novembre, lors d'une séance d'entraînement, un Mig 25 s'écrase à Hassi Bahbah. Moins d'un mois auparavant, le 13 octobre, un bombardier de type Soukhoï (SU 24) s'est écrasé dans la même région. Le 9 mars 2014, un hélicoptère de l'ANP rate son décollage à l'aéroport d'In Amenas, et retombe quelques centaines de mètres plus loin. Moins d'un mois plus tôt, le 11 février, un avion de transport de type C-130 Hercules s'écrase sur Djebek Fertas, à Oum El Bouaghi, tuant les 77 passagers qui étaient à son bord!
Défaut d'entretien et de maintenance, cause de pannes techniques à répétitionLa multiplication d’incidents touchant le matériel d’aviation militaire pose avec insistance la question de la fiabilité, de la maintenance et de l’âge des appareils militaires algériens, sachant que "la plupart des appareils volants de l’armée algérienne sont de fabrication russe, ce qui crée une dépendance en matière de rééquipement et de réparation.
En cause, "les généraux algériens touchent d'importantes commissions sur les contrats d'armement réalisés", pointent les observateurs et pas vraiment à tort quand on sait que la plupart de ces haut galonnés, pour ne pas généraliser, investissent dans les affaires. Il n'y a qu'à consulter l'article "la mafia des généraux algériens", disponible sur le site "les tyrans de ce monde", pour se rendre compte que la majorité de ces généraux détiennent, au-delà des affaires, des comptes bancaires bien garnis dans les "paradis fiscaux" européens, pour ne citer que ces derniers! Quand l'attrait de juteuses commissions intervient dans l'achat d'armes, le sujet crucial du devenir de ces armes et de leur maintenance devient secondaire. Les hauts galonnés algériens semblent plus intéressés par leurs commissions que par l'état des équipements.
Pour rappel, l'armée algérienne détient le 20e plus gros budget au monde, estimé en 2016 à 10,57 milliards de dollars. Une fièvre acheteuse qui n'aurait d'égale que la boulimie de généraux qui n'ont pourtant jamais fait une guerre, ni participé à une opération de maintien de la paix à travers le monde.