«Si Bouteflika est réélu, ce sera l’explosion». C’est ainsi que le célèbre écrivain Boualem Sansal voit les choses et analyse la situation dans son pays, au dernier jour du dépôt des candidatures, ce dimanche 3 mars.
Dans une interview publiée par L’Obs, l’écrivain explique que lui-même et beaucoup de ses semblables pensaient que le régime algérien n'aurait pas été jusqu'à pousser Bouteflika à briguer un cinquième mandat.
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«Le 4e mandat s’achevait (si on peut appeler ça un mandat, le président l’a entièrement passé en soins dans sa résidence médicalisée de Zéralda et dans des cliniques à l’étranger). La présidentielle 2019 était dans toutes les conversations. Qui sera candidat, qui a des chances de l’emporter, que décidera l’armée, quid des islamistes, qui sera l’homme des Américains, qui est le favori de la France, etc.?», déclare Boualem Sansal.
«Le questionnement a viré à la colère lorsque des voix autorisées ont commencé à faire circuler la nouvelle que Bouteflika le moribond allait rempiler et que l’armée le soutenait. On n’y croyait pas, le système n’oserait pas faire ça alors que le pays est au bord du gouffre», analyse l’auteur de «Poste restante: Alger. Lettre de colère et d'espoir à mes compatriotes».
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Il y a deux jours, sur «Le Figaro» cette fois, Boualem Sansal a affirmé que les manifestations en cours en Algérie constituent «une insupportable humiliation pour le président, ses frères, son armée, sa police, ses députés, ses sénateurs, ses oligarques, ses fonctionnaires, ses milices d’appoint».
«Attendons de voir dans quelle direction le vent va souffler. Ça manipule dur derrière le décor», a-t-il ajouté.