Saham-Sanlam: Moulay Hafid Elalamy réclame une enquête publique, mais...

Moulay Hafid Elalamy.

Moulay Hafid Elalamy. . DR

Le ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, a saisi le chef du gouvernement, pour créer une commission d’enquête et tirer au clair les circonstances d’introduction d’une disposition de la Loi de finances 2018, en lien avec le deal conclu entre le groupe Saham et le sud-africain Sanlam.

Le 11/05/2018 à 12h11

Le traitement fiscal de l’opération de cession du pôle assurance du groupe Saham (propriété du ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy) au sud-africain Sanlam n’en finit pas de soulever des remous. Plus de deux mois après l’annonce de cette opération estimée à 1,05 milliard de dollars (9,62 milliards de dirhams), les internautes font circuler une pétition via les réseaux sociaux dans laquelle ils accusent le ministre d’avoir profité d’une mesure fiscale dérogatoire, introduite dans le tout dernier projet de Loi de finances 2018. Celle-ci instaure le principe d’exonération des droits d’enregistrement sur les cessions de parts d’actions ou de parts sociales, etc.

L’application de cette mesure à la transaction Saham-Sanlam a provoqué automatiquement un manque à gagner de 420 millions de dirhams de recettes fiscales (soit l’équivalent de 4% du volume global de l’opération). Les rédacteurs de la pétition pointent également du doigt le ministre des Finances Mohamed Boussaid qui, à leurs yeux, aurait «introduit cette disposition dans le texte du PLF pour en faire profiter son collègue au gouvernement, issu du même parti: le RNI».

Interrogé il y a quelques semaines à ce sujet, le ministre Elalamy avait expliqué que cette mesure avait profité au sud-africain Sanlam, puisque c’est l’acheteur qui paie les droits d’enregistrement et non pas le vendeur.

Cet argument ne semble pas avoir convaincu ceux qui voient dans cette exonération un argument solide pour mieux négocier le prix de cession. Et tout est finalement de savoir qui est l'entité ou le département à même de mener cette enquête en toute indépendance, en sachant que le gouvernement sollicité à ce titre compte dans ses rangs le même Moulay Hafid Elalamy. Autant dire que celle-ci ne verra jamais le jour, le conflit d'intérêts concernant cette enquête étant avéré. Certains parlent même d'une simple fuite en avant.

A noter qu'en plus du deal Saham-Sanlam, l’enquête réclamée par le ministre Elalamy devra également porter sur l’obtention par la Fondation Saham du statut d’utilité publique.

Par Wadie El Mouden
Le 11/05/2018 à 12h11

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VOS RÉACTIONS

Quelle gifle magistrale.

Effectivement les droits de 4% c'est l'acquéreur qui les paye. Par contre leur suppressions apporte une plus value au vendeur. Eh oui je suis un mouton!

Si SAHAM est un organisme d'utilité publique, l'Etat Marocain a un droit de regard sur sa gestion et son devenir. Non seulement il ne peut y avoir de conflit d'intérêts au détriment de l'Etat et des Finances publiques, mais les aspects politiques dans le contexte international ne peuvent être ignorés. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en l'occurence l'Afrique du Sud continue d'être l'un des pays les plus hostiles au Maroc (récente confirmation de son soutien au Polisario, retrait de son soutien au Maroc pour l'organisation du Mondial 2026, déclarations hostiles répétées de l'ANC, et...). Je partage l'avis de Ziad sur ce point.

Je ne comprends pas comment l'Etat marocain ait pu donné son aval à cette opération de vente sachant que l'acheteur est une entreprise dont le pays ( Afrique du sud) fait tout pour nuire aux intérêts du Maroc dans tout les domaines. Par ailleurs, il faut interdire les conflits d'intérêts et pour se faire il est nécessaire d’interdire. à un homme d'affaires de faire la politique et vice versa . Il faut choisir pour éviter le mélange de genre et éviter les catastrophes politico-"éconmiques

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