Pharma 5, l'un des principaux opérateurs marocains dans le domaine de l'industrie pharmaceutique figure parmi les premiers industriels à avoir reçu l’autorisation de l’ANRAC pour l’exercice d'activités de transformation et de fabrication, ainsi que de commercialisation et d’exportation de cannabis et de ses produits à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles, a annoncé la directrice générale du groupe, Mia Lahlou Filali.
Autorisé, le laboratoire se prépare désormais à lancer les essais cliniques pour les fabrications de médicaments à base de CBD et de THC, les deux principes actifs du cannabis. «On a été le premier laboratoire à recevoir l’autorisation de l’ANRAC que nous avons récupéré hier (mercredi 5 octobre, Ndlr), pour développer des médicaments à base de CBD et de THC. Maintenant que nous sommes autorisés, nous allons pouvoir lancer les essais cliniques», a-t-elle expliqué, contactée par Le360.
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Interrogée sur le délai nécessaire à produire et à commercialiser les médicaments à base de cannabis sur le marché marocain, Mia Lahlou Filali explique que la production demeure tributaire de l’autorisation des graines qui pourront être semées.
«Il est encore difficile de savoir quand nos médicaments pourront être commercialisés. Cette question est suspendue à des impératifs de planning. Il faut finir les essais cliniques d’abord pour lancer ensuite la production», précise-t-elle, expliquant qu'«à ce jour, il n’y a pas encore de graines autorisées officiellement. Une fois approuvées, il faudra attendre le cycle de production pour pouvoir produire nos médicaments avec les plantes marocaines autorisées».
La directrice générale de Pharma 5 souligne néanmoins que dans un an et demi, des médicaments à base de cannabis pourraient être disponibles sur le marché. «Je pense qu’un délai raisonnable c’est 18 mois avant d’avoir des produits homologués par l’autorité du médicament, à moins qu’on ait un système de fast track qui permettra de produire avant», explique-t-elle.
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En ce qui concerne les agriculteurs auprès desquels le laboratoire compte s’approvisionner, Mia Lahlou Filali assure que le laboratoire a déjà choisi deux coopératives avec lesquelles il va collaborer. «Nous avons déjà des formules prêtes sur lesquelles nous sommes très confiants, nous lançons les essais cliniques et nous attendons les autorisations des graines. Nous avons déjà rencontré deux coopératives dans le nord avec lesquelles nous allons travailler pour pouvoir produire nos médicaments. Nous sommes très confiants sur l’avenir de ce marché», conclut-elle.
À ce jour, l’ANRAC a délivré dix autorisations pour la production et la commercialisation du cannabis thérapeutique. Selon un communiqué de l’Agence, le processus d’autorisation des agriculteurs installés dans le périmètre réglementaire (provinces d’Al Hoceïma, Chefchaouen et Taounate) est désormais lancé pour exercer l’activité de culture et de production du cannabis dans le cadre de coopératives agricoles.
Les agriculteurs seront autorisés de façon progressive sur la base des besoins exprimés par les industriels autorisés, explique l’Agence.