Hicham Hajji présente "Redemption Day" à Cannes

Le producteur et réalisateur marocain (à gauche) présente son premier film, "Redemption Day", à Cannes. A sa droite, l'acteur Gary Dourdan, qui a joué dans son film.

Le producteur et réalisateur marocain (à gauche) présente son premier film, Redemption Day, à Cannes. A sa droite, l'acteur Gary Dourdan, qui a joué dans son film. . DR

Le producteur et réalisateur marocain Hicham Hajji a présenté son film "Redemption Day" à Cannes.

Le 23/05/2019 à 14h06

Hicham Hajji a monté ce mercredi 22 mai les marches du festival de Cannes pour présenter son premier film en tant que réalisateur, «Redemption day». En compagnie de l'un des ses acteurs, l'acteur américain Gary Dourdan, qui s'est fait connaitre dans la série «Les Experts» aux Etats-Unis, Hicham Hajji est parti à la rencontre des professionnels du monde du cinéma et foulé le tapis rouge pour présenter son premier film, dont il vient d'achever le tournage au Maroc.

Une production au casting hétéroclite qui réunit les américains Andy Garcia (Le Parrain 3), Robert Knepper (Prison Break), Ernie Hudson (Ghostbusters), Martin Donovan (Ant Man), Gary Dourdan (les Experts) et la canadienne Serinda Swan (Ballers). Côté Maghreb, l’acteur franco-algérien Samy Naceri (Taxi), et les marocains Sonia Okacha, Don Bigg , Younes Benzakour, Abderrahmane Baalla ont également rejoint le casting du long métrage dont la production est 100% marocaine.

Le film, destiné à un marché international, raconte l’histoire de Kate Paxton (Serinda Swan), une célèbre archéologue américaine qui se rend au Maroc après avoir découvert les plus vieux ossements humains, datant de 300.000 ans. Sur place, elle se fait soudainement kidnapper par un groupe terroriste dirigé par Jaafar El Hadi (Samy Naceri) à la frontière algérienne. Son mari Brad Paxton (Gary Dourdan), un US Marines, va tout faire pour la sauver avec l’aide d’un agent marocain de l’anti-terrorisme et l’ambassadeur des États Unis au Maroc (Andy Garcia). Il devra aller à l`encontre des manoeuvres politiciennes de son propre gouvernement ainsi que d’un mystérieux sénateur (Robert Knepper) qui n’est autre qu’un agent de la CIA, qui vont tout faire pour porter atteinte à sa mission.

«Redemption Day» qui a été tourné à Merzouga, Marrakech, Rabat et Casablanca se distingue par son aspect entièrement financé et produit localement. Hicham Hajji, qui a débuté sa carrière 10 ans auparavant, en tant que premier assistant de tournage, a été rôdé aux productions américaines qui sont tournées au Maroc telles que «Queen of the Desert» réalisé par Werner Herzog, où Nicole Kidman interprétait le rôle principal, et qui l’a particulièrement marqué.

Le jeune homme de 37 ans, a donc produit et réalisé un film dont le budget de 4 millions de dollars, est financé à hauteur de 90% par des investisseurs privés marocains, et à 10% par le CCM (Centre Cinématographique Marocain). Selon lui, ce film devrait mettre le Maroc sur un piédestal, et encourager les jeunes qui souhaitent percer dans le cinéma. 

«Quand j’ai débuté dans le métier, j’ai hypothéqué ma maison pour avoir des prêts bancaires. J’ai pris des risques et fait des sacrifices. Je veux aider à mon tour, une nouvelle génération de Marocains à se projeter dans les métiers du cinéma et leur servir de plateforme afin d’atteindre le circuit international», a-t-il confié.

Quant au scénario, il est inspiré d’une histoire vraie. «Lorsque j’ai appris la mort de Leila Alaoui, la célèbre photographe franco-marocaine dans les attentats du Burkina Fasso en 2015, j’ai souhaité faire quelque chose pour son frère, un ami proche, et sa famille. J’avais besoin de raconter au monde que ces abrutis de terroristes n’ont rien de musulman, tout en faisant un film d’action».

Le Marocain a dû convaincre les Américains d’accepter de participer à ce nouveau projet. «Il a fallu trouver des arguments solides. Hormis l’aspect financier, les Américains sont très exigeants. J’ai réussi à les embarquer dans cette aventure et je suis ravi qu’ils aient dit oui».

Côté investisseurs, Hicham Hajji a monté un plan de financement qui leur assure un film économiquement rentable. «Je me donnerai tous les moyens pour avoir un très bon retour sur investissement pour ceux qui ont cru en moi afin de leur donner l’envie de renouveler l’aventure», a t-il poursuivi. 

Hicham Hajji a décidé de passer derrière la caméra suite à une solide expérience dans l’univers cinématographique. «Après avoir produit des dizaines de films, je me suis senti prêt pour faire de la réalisation. Je suis ravi de vivre cette nouvelle aventure. Le film sera distribué dans 120 pays grâce à la société de vente internationale Arclight films aux Etats Unis».

Pour les ventes du film, elles se feront par l’intermédiaire d’une compagnie de ventes de films Oscarisée, Voltage Pictures (Démineurs) pendant cette 73e édition du festival de Cannes. 

Par Ghizlaine Badri
Le 23/05/2019 à 14h06