Le Maroc signe sa participation au Festival de Cannes 2019 avec «Adam», de la réalisatrice Meryem Touzani, qui concourt dans la section «Un certain regard». Le film, sélectionné parmi 16 longs-métrages en provenance de nombreux pays, raconte l’histoire d’une jeune fille, Samia, qui tombe enceinte suite à une relation hors mariage, et qui décide, au huitième mois de sa grossesse, d’abandonner son bébé à qui veut l’adopter.
Autre film marocain du festival cette année, «Le Miracle du Saint Inconnu». Le premier long-métrage de Alaa Eddine Aljem est en lice à la 58e Semaine de la critique, une section parallèle du Festival de Cannes.
Tourné à Marrakech, «Le Miracle du Saint Inconnu» raconte l’histoire d’Amine, un jeune voleur qui s’enfuit avec une importante somme d’argent. Poursuivi par les gendarmes jusqu’au fin fond des collines désertiques, il enterre son butin et déguise l’endroit en une modeste tombe. A sa sortie de prison dix ans plus tard, le voleur cherche à récupérer son butin. Entre temps, un mausolée y a été érigé en l’honneur du « Saint-Inconnu ».
Le réalisateur marocain des «Poissons du désert», opus qui avait valu à ce natif de Rabat, en 2015, le grand Prix du meilleur court-métrage, le Prix de la critique et du scénario de la 16e édition du Festival national du film (FNF) de Tanger.
Le Maroc fait donc son retour à Cannes, quelques semaines seulement après sa participation à la 16e édition du festival international du film panafricain (FIFP) en avril dernier.
Deux films avaient été retenus en sélection officielle. Il s'agit de «Monsters» de Aksel Rifman (Mohamed Fauzi) dans la catégorie long-étrage, et «Le Chant du cygne», de Yazid El Kadiri dans la catégorie court-métrage.
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«Le Chant du cygne» avait d’ailleurs remporté la mention spéciale du jury de la 20e édition du festival national du film de Tanger.
Le thème de «l’immigration» traverse l’ édition
Cette année, la question de l’immigration a interrogé la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop, qui raconte dans son film «Atlantique» les espoirs d’ouvriers de la banlieue de Dakar, qui embarquent en bateau vers un monde meilleur.
Le réalisateur palestinien Elia Suleiman a, quant à lui, illustré l’errance de son alter ego en exil dans «It must be heaven». A quelques jours des élections européennes qui se joueront le 26 mai prochain, où la question de l’immigration sera au cœur des débats, les frères Dardenne ont également décidé d'instiller le thème de l’immigration dans l’intrigue de leur film présenté à Cannes.
Les lauréats de deux Palmes pour “Rosetta” et “L’Enfant”, Jean-Pierre et Luc Dardenne, spécialistes de l’esthétique réaliste, suivent dans leur dernier film, “Le jeune Ahmed”, la radicalisation d’ adolescents belges, Idir Ben Addi et Othmane Moumen, séduits par les idéaux d’un imam.
Quant au Français Ladj Ly, il met en scène dans “Les Misérables” des jeunes de la cité des Bosquets à Montfermeil, ville dont un tiers des habitants sont issus de l’immigration.
Les films en lice cette année
Jusqu’au 25 mai, le Festival de Cannes bat son plein, avec les films très attendus des habitués de la Croisette: Quentin Tarantino, Pedro Almodóvar, Xavier Dolan, Jim Jarmusch et Abdellatif Kechiche, pour ne citer que ceux-là, et qui reviennent, cette année encore, fouler le tapis rouge.
La compétition fait aussi la part belle au cinéma de genre avec des zombies (chez Jim Jarmusch, avec "The dead don't die" en ouverture), des truands ("Le Traître", de Marco Bellocchio, qui retrace la cavale d'un repenti de la Mafia sicilienne) et des flics (Arnaud Desplechin plante sa caméra dans un commissariat pour "Roubaix, une lumière")…
Quentin Tarantino, avec "Once upon a time in Hollywood" n'est pas en reste, avec en tête d'affiche, Brad Pitt et Leonardo DiCaprio. Rien que ça...
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Hors compétition, Claude Lelouch, quant à lui, viendra présenter une suite de son film «un Homme et une femme», Palme d’or en 1966, dont le casting reste intact, avec Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée.
Elton John, le flamboyant chanteur british, présentera également son film "Biographie psychanalytique, Rocketman", réalisée par Dexter Fletcher.
Le Jury, présidé par le réalisateur mexicain Alejandro González Iñárritu, sera constitué de quatre femmes et quatre hommes venant de quatre continents, et issus de sept nationalités différentes.
Elle Fanning, l'actrice montante américaine, qui a notamment joué pour Sofia Coppola et Robin Campillo, le réalisateur français qui avait reçu le Grand Prix à Cannes en 2017 pour 120 battements par minute. On retrouve également Kelly Reichardt, réalisatrice indépendante américaine, l'Italienne Alice Rohrwacher, ainsi que la Burkinabé Maimouna N’Diaye.
Deux réalisateurs européens complètent ce jury, le polonais Paweł Pawlikowski, et le grec Yorgos Lanthimos, accompagnés de l'auteur de BD Enki Bilal.
Ils auront la lourde tâche de sélectionner le lauréat pour la palme d’or 2019, parmi 21 long métrages:- «The Dead Don't Die» du réalisateur Jim Jarmusch.- "He Dead Don’t Die" de Jim Jarmush.- "Douleur et gloire" de Pedro Almodóvar,- "Le Traître" de Marco Bellocchio,- "The Wild Goose Lake" de Diao Yinan,- "Parasite" de Bong Joon Ho,- "Le Jeune Ahmed" de Jean-Pierre et Luc Dardenne,- "Roubaix, une lumière" d’Arnaud Desplechin,- "Atlantique" de Mati Diop,- "Matthias et Maxime" de Xavier Dolan,- "Little Joe" de Jessica Hausner,- "Sorry We Missed You" de Ken Loach,- "Les Misérables" de Ladj Ly,- "Une vie cachée" de Terrence Malick,- "Bacurau" de Kleber Mendonça- "Filho" de Juliano Dornelles,- "La Gomera" de Corneliu Porumboiu,- "Frankie" d’Ira Sachs,- "Portrait de la jeune fille en feu" de Céline Sciamma,- "It Must Be Heaven" d’Elia Suleiman,- "Sibyl" de Justine Triet,- "Once Upon a Time in Hollywood" de Quentin Tarantino- et, last but not least, "Mektoub My Love –Intermezzo" d’Abdellatif Kechiche.