L’Union sportive de Taounate a créé un précédent qui marquera sans doute l’histoire du football national. En effet, six joueurs impliqués dans le truquage de matchs ont avoué avoir levé le pied lors de certaines rencontres sportives.«L’Union Sportive de Taounate a soumis à la Commission d’éthique de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) un lourd dossier comprenant les aveux écrits et légalisés de six joueurs. Ces derniers reconnaissent avoir subi la pression de trois membres du bureau directeur pour truquer des matchs, comme ils déclarent avoir été écartés du groupe lorsqu'ils ont refusé de poursuivre», rapporte Assabah dans son édition de ce vendredi 3 juillet.
C’est le président du club, Mustapha Idrissi Bouzidi, qui a envoyé à la Fédération le dossier comprenant les aveux des joueurs, affirmant avoir obtenu ces confessions via un huissier. «J’étais à l’étranger. A mon retour au pays, j’ai appris ce qui s’était passé. J’ai alors demandé des explication aux joueurs. Certains d’entre eux m’ont révélé avoir fait l’objet de pressions de la part de trois membres du bureau directeur pour "faciliter" la tâche à une équipe menacée de relégation. En effet, cette dernière l’a emporté sur le score de 3-1», déclare le président du club au quotidien arabophone.
A l’issue de ce fameux match, le public, qui s'était rendu compte de la supercherie, n'a pas manqué d'exprimer sa colère. De même, douze associations ont signé des pétitions pour manifester leur indignation. «Quand j’ai demandé des éclaircissements à l’entraîneur de l’équipe, il m’a répondu qu’il avait déposé sa démission. Or, en tant que président, je n’ai rien reçu», ajoute Mustapha Idrissi Bouzidi qui promet bien d’autres révélations croustillantes.
Force est de reconnaître que le truquage des matchs dans les championnats nationaux est de notoriété public. Mais il est rarement arrivé que les déclarations, les révélations et les accusations des uns et des autres fassent l’objet d’une enquête.
Pour rappel, l’entraîneur Abderezzak Khairi, après avoir réussi à hisser deux équipes en première division, avait déclaré qu’«il était impossible de réaliser un tel exploit sans "acheter" des matchs». Des propos qui sont restés sans suite lorsque, sous d’autres cieux, ils auraient défrayé jusqu’à la chronique judiciaire.L'heure des comptes aurait-elle sonné dans ce domaine vraisemblablement empli de «parasites»? C’est à espérer.