Zéro mica: deux ans après son interdiction, le sac en plastique résiste

Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseKiosque360. Depuis l’interdiction des sacs en plastique, près de 4.000 infractions ont été enregistrées. Leurs auteurs ont été déférés devant la justice, ce qui donné lieu à 757 jugements et à des amendes d’un montant global de 5 millions de dirhams

Le 01/07/2018 à 20h32

Deux ans après le démarrage de l’opération Zéro mica, nous sommes encore loin de l'éradication du sac en plastique. Bien au contraire, celui-ci n’a non seulement pas disparu mais, de plus, il revient en force, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du lundi 2 juillet.

En effet, souligne le quotidien, le sac en plastique circule, malgré son interdiction, dans le secteur informel. On en trouve surtout chez les marchands ambulants et dans les marchés non structurés, ajoute le journal qui précise que ces derniers s’approvisionnent sur le marché parallèle, chez les fabricants clandestins. Ainsi, indique un rapport du ministère du Commerce et de l’Industrie, cité par le journal, «l’utilisation de sacs interdits persiste dans les souks et le commerce ambulant et non organisé, qui s’approvisionnent auprès de réseaux clandestins et de contrebande».

Ceci ne veut pas dire que les autorités chargées de lutter contre l’utilisation des sacs en plastique et d’appliquer la loi sont restées les bras croisés durant tout ce temps. Loin de là. Pas moins de 682.467 opérations de contrôle ont, en effet, été réalisées ces deux dernières années. Elles ont abouti à la saisie de 89,9 tonnes de sacs au niveau des postes frontaliers et de 757 tonnes dans des unités et ateliers clandestins. Par ailleurs, 3.826 infractions ont été constatées par procès-verbaux transmis aux procureurs du roi. Ces infractions ont donné lieu à 757 jugements et à des amendes d’un montant global de 5 millions de dirhams, rapporte Al Ahdath Al Maghribia.

Néanmoins, suite à cette interdiction de la production et de l’usage des sacs en plastique, la demande en produits alternatifs s’est considérablement accrue et l’offre des entreprises a suivi le rythme, note le journal. Ainsi, la production de sacs non tissés est passée de 1,8 à 3,2 milliards de sacs, tandis que celle des sacs tissés est passée de 1 à 1,2 milliard, durant la deuxième année de mise en œuvre de la loi.

Par ailleurs, 25 entreprises, sur un total de 29 affectées par cette interdiction, ont pu bénéficier du programme d’accompagnement à la reconversion mis en place par le ministère. Ces entreprises ont pu toucher une prime globale de 65,4 millions de dirhams. Ce qui a permis non seulement le maintien des emplois impactés, mais également la création de 600 nouveaux postes. En parallèle, 19 autres entreprises ont bénéficié de l’appui du «Programme Imtiaz» pour la production de solutions alternatives, ajoute le journal qui précise que le montant global alloué à ces sociétés se chiffre à 52,4 millions de dirhams.

Par Amyne Asmlal
Le 01/07/2018 à 20h32