Zagora: des fkihs et des fonctionnaires impliqués dans une étrange affaire de chasse au trésor

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Revue de presseKiosque360. La Gendarmerie royale de Zagora vient de boucler une enquête d’un mois concernant une surréaliste affaire de chasse au trésor impliquant plusieurs personnes. Le plus étonnant est que le réseau a fait divorcer une jeune femme de son époux pour la marier à un autre. Les détails.

Le 30/11/2017 à 22h56

La Gendarmerie royale de Zagora vient de remettre son rapport d’enquête concernant une étrange affaire de chasse au trésor impliquant plusieurs fkihs, des hommes d’affaires et un fonctionnaire.

Selon Assabah, qui évoque cette affaire dans sa livraison de ce vendredi 1er décembre, tout a commencé quand une jeune femme a déposé plainte en justice accusant plusieurs personnes de sorcellerie et de faux. Pire: les accusés l’auraient séparée de son mari pour la faire épouser par un autre, à son insu.

Selon le récit d’Assabah, la jeune femme, originaire d’un douar de la commune de Tamegroute, habitait Casablanca et sa belle-mère avait décidé, en 2014, de faire appel à un fkih pour la soigner selon les rituels de la «Roqya Char3iya» (rituels faisant appel aux sourates du Coran).

Ledit fkih, qui prétendait que la jeune femme nécessitait un exorcisme, a fini par dire à sa famille qu’il avait été «envoyé par le ciel» pour la soigner et qu’elle devait l’épouser. Face au refus catégorique de la jeune femme, un fonctionnaire de la province de Zagora était intervenu de la convaincre et c’est là que commence la descente aux enfers. Usant de faux documents, le réseau, composé de trois personnes, a réussi à obtenir le divorce et à marier la victime à un individu résidant à Laâyoune.

Par la suite, poursuit Assabah, la plaignante a été emmenée dans plusieurs villes comme Zagora, Ouarzazate, Tafraout, Rabat et Casablanca pour participer à des chasses au trésor. Elle fut également conduite dans des montagnes, des cimetières juifs et des monuments portugais dans les villes de Zagora et Agadir, pour les mêmes raisons. Et, lors de tous ces périples, la jeune femme affirme avoir été obligée d’ingurgiter des mixtures qui l’ont rendue extrêmement malade, lui provoquant des crises d’épilepsie.

Aujourd’hui, cette affaire, qui a beaucoup fait jaser à Zagora début octobre, se trouve entre les mains du Parquet de Ouarzazate, affirme Assabah

Par Zineb El Ouilani
Le 30/11/2017 à 22h56