Suite aux propos véhiculés par certains journaux et sites électroniques sur l'exposition de certaines ouvrières marocaines saisonnières au harcèlement et à l'exploitation dans certaines entreprises agricoles espagnoles, et afin de donner les éclaircissements nécessaires à l'opinion publique marocaine, le ministère du Travail et de l'insertion professionnelles informe tous ceux qui suivent de prés ce sujet que les vidéos qui circulent sur certains sites présentent des champs de culture de tomates et mettent en évidence des événements qui auraient pu survenir entre mars et avril 2017, indique le ministère dans un communiqué parvenu mercredi à la MAP.
En outre, l'une des plaignante âgée de 25 ans, qui selon sa déclaration, aurait commencé son emploi dans les exploitations agricoles espagnoles quand elle avait à priori l'âge de 15 ans compte tenu du fait que la dernière opération de sélection des ouvrières répétitrices a eu lieu en 2009, ce qui est en contradiction avec les termes et les conditions de sélection des travailleuses saisonnières appliquées par l'Agence nationale de la promotion de l'emploi et des compétences (l'âge étant fixé entre 18 et 45 ans), ajoute la même source.
Les services consulaires espagnols ont accordé des permis de travail à 14.676 travailleuses dont 15.331 ont demandé des visas entre le 6 février et le 7 mai courant, relève le communiqué, faisant savoir que dans le cadre du suivi de la situation des travailleuses saisonnières, et comme il a été programmé depuis le début de la campagne agricole 2018, une délégation conjointe maroco-espagnole se rendra au cours de cette semaine à la province espagnole de Huelva en vue de s'enquérir des conditions de travail et de séjour de cette population.
Ce déplacement sera également l'occasion d'examiner avec la partie espagnole les questions liées à la gestion de la migration de la main-d'œuvre saisonnière, précise la même source, notant qu'à chaque fois qu'une plainte est transmise au ministère du Travail ou à l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC), elle est immédiatement signalée aux autorités espagnoles pour faire le nécessaire.
Le processus d'emploi des travailleurs saisonniers en Espagne est encadré par l'accord de main-d’œuvre conclu entre les deux pays le 25 juillet 2001 et que les offres d’emploi émanant de la partie espagnole sont traitées dans le strict respect des dispositions prévues par ledit accord et conformément aux procédures en vigueur, ajoute le communiqué, notant qu'en vertu de cet accord, les travailleurs marocains jouissent de tous les droits accordés à leurs homologues espagnols en termes de conditions de travail, de durée de travail, de salaire, d’assurance et de couverture sociale.
De même, le secteur de cueillette des fruits rouges et de la fraise est soumis aux dispositions de la convention collective signée entre le gouvernement espagnol et les professionnels du secteur et en vertu de laquelle les travailleurs étrangers bénéficient des mêmes droits et obligations que les citoyens espagnols, précise la même source.
Selon le communiqué, la compagne agricole au titre de l’année 2018 peut être qualifiée d’exceptionnelle et a été marquée par la réception par les autorités marocaines, après plusieurs années de stagnation dues à la crise économique en Espagne, d’une offre portant sur un nombre important d’opportunités d'emploi au profit des travailleuses marocaines dans les exploitations agricoles espagnoles, en particulier dans la province de Huelva et ceci suite aux différentes discussions entre les responsables marocains et leurs homologues espagnols, dans le cadre des réunions de coordination et de la réunion du Groupe mixte permanent maroco-espagnol sur la migration.
Ces discussions ont abouti à l’octroi au Maroc de 7.000 opportunités d’emplois au profit des répétitrices, en plus d’une nouvelle offre d'emploi générique d’environ 11.000 emplois émanant de cinq associations d'entreprises agricoles espagnoles dans la province de "Huelva.
En vue de réunir toutes les conditions de réussite de cette opération, des réunions de coordination ont été tenues au niveau de la Présidence du Gouvernement en présence des départements concernés. A cet égard, toutes les dispositions nécessaires ont été prises en un temps record en vue de faire réussir cette opération, gérée par l’ANAPEC entre le 29 janvier et le 01 février 2018, avec l’appui des autorités locales et qui a abouti à la sélection de 10.339 ouvrières conformément aux conditions fixées par les recruteurs, conclut le communiqué.