Vidéo. Voici pourquoi la pêche à la ligne aide à surmonter les difficultés du jeûne

Le360

Le 02/06/2019 à 16h33

VidéoLa plage d’El Hank, située près de la corniche de Casablanca, est très prisée par les pêcheurs tout au long de ramadan. Quelques heures avant la rupture du jeûne, travailleurs comme retraités s’y retrouvent pour taquiner le poisson. Le360 est allé à leur rencontre.

Plus que trois heures et demi avant le ftour. Sur la côte casablancaise, près du phare d’El Hank, des baigneurs s'ébattent au milieu des vagues de l'Atlantique. Il y a là aussi, sur les rochers, sur un petit promontoire adossé à l'océan, quelques pêcheurs venus là avec leur matériel. 

C'est là un festival de cannes à pêche plus ou moins dernier cri, pourvues de leur moulinet, et, au bout de la ligne, l'inévitable hameçon muni de son appât, jeté dans l'eau avec habileté par des jeûneurs qui n'entendent pas tuer le temps en ne faisant rien. Ils attendent la rupture du jeûne, certes, mais aussi un poisson qui voudrait bien se laisser appâter, et remonter à eux en frétillant. Voilà: il ne reste plus à attendre que "ça morde". 

Vêtu d’un Wader (une combinaison permettant aux pêcheurs de rentrer dans l’eau), Mohamed, retraité vivant en France, déclare pour Le360, que «la pêche est un sport qui demande de la patience. Avec tout ce temps passé en face des vagues et de la mer, on s’évade».

Mohamed ne perd pas espoir, malgré une pêche infructueuse. Depuis le début de ce ramadan, «quatre pageots ont mordu à l’hameçon, mais il «espère tout de même en pêcher d’autres».

A l’entrée de la plage d’El Hank, deux hommes, visiblement amis, particulièrement bien équipés, se dirigent vers la partie la plus rocailleuse de ce site. Tout en préparant leur matériel, ils parlent de leur hobby.

L'un d'eux «pêche depuis vingt ans». Et de confier qu'il vient à cet endroit précis de la corniche casablancaise depuis ses dix ans, en compagnie de son père et de ses amis. Ce sont eux qui lui ont transmis ce qui est devenu une véritable passion. 

«Je pratique mon hobby toute l’année, à une fréquence allant d’une à trois fois par semaine», ajoute-t-il.

«La pêche est un loisir aux multiples vertus. Il s’agit d’un passe-temps très agréable, praticable toute l’année. Lors du ramadan, la pêche est un moyen très efficace pour combattre la faim, la soif, puisque cette activité apprend la patience en premier lieu. Si l’on choisit de pêcher du côté des rochers, c’est parce que les poissons viennent s’alimenter d'algues et de petits mollusques qui se trouvent sur les parties rocailleuses de la mer. Mais jusqu’à présent, la pêche est assez maigre, puisque la mer est encore froide», explique ce cadre casablancais. 

A ses côtés, son ami témoigne à son tour: «pêcher permet d’avoir les meilleurs poissons blancs, un meilleur poisson que celui que l’on trouve sur les étals des marchés, puisque celui-ci est souvent congelé. Lorsque on pêche, un poisson qui coûte cher revient gratuitement. L’on peut même le revendre à un "fan de poisson", entre 600 et 700 dirhams».

Un peu plus loin, un retraité, muni lui aussi de sa canne à pêche, explique que «pendant le mois sacré, il vaut mieux pêcher plutôt que de rester chez soi. La pêche est un hobby passionnant. Le calme, la solitude font partie de ce loisir. Pêcher, c'est une meilleure alternative aux bagarres ou aux commérages». 

Pêcher pour ne pas être un pécheur. Pêcher un poisson, c'est, avec sagesse, éviter de pécher. 

Par Karim Ben Amar et Khalil Essalak
Le 02/06/2019 à 16h33