Vidéo. Pendant le confinement, les violences contre les femmes ont explosé (ONG)

Le360

Les cas de violences contre les femmes pendant cette période de confinement ont explosé. Pour certaines ONG, ces violences ont atteint des seuils alarmants. Le point avec la responsable d’une association qui a mis en place un mécanisme d’écoute et de suivi.

Le 25/04/2020 à 18h06

Les ONG militant contre les violences faites aux femmes croyaient que la période de confinement, imposée par les autorités depuis le 20 mars dernier, allait aider à resserrer les liens entre conjoints et déboucher sur la paix dans les ménages. Mais elles ont dû déchanter rapidement car c’est tout le contraire qui est arrivé et qui est en train d'aller crescendo. Et de manière très inquiétante, sur la foi de chiffres avérés et plus qu’alarmants. 

C’est le constat dressé par exemple pour le360 par Bouchra Abdou, directrice à l’Association Attahadi pour la légalité et la citoyenneté, ONG qui a mis en place, grâce au téléphone et à Internet, un mécanisme d’écoute, de soutien et de conseil juridique aux femmes violentées. 

«En temps normal, nous recevions entre 3 et 7 cas maximum par jour. Depuis le début du confinement, nous en recevons une moyenne de 50 par jour», se désole notre interlocutrice qui explique que ce regain du phénomène des femmes violentées concernerait surtout celles vivant dans des zones enclavées ou qui n’ont pas les moyens d’entrer en contact avec les ONG. 

Selon Bouchra Abdou, les violences faites aux femmes pendant cette période sont d’ordre psychologique (insultes, rabaissement…), physique, économique (refus d’assurer les dépenses de ménage)...

«Plusieurs femmes sont tombées dans la dépression et souffrent d’insomnie. Certaines rapportent que leur conjoint les menace de les mettre à la porte au moment où tout le monde craint une contamination par le virus», explique Bouchra Abdou, qui ajoute que plusieurs victimes ont dit avoir pensé au suicide.

La solution? Pour la direction de l’Association Attahadi pour la légalité et la citoyenneté, cela passe d’abord par le renforcement de la protection juridique des femmes et la multiplication des mécanismes d’écoute, de soutien et de conseil.

Par Fatima Zahra El Aouni et Abderrahim Et-tahiry
Le 25/04/2020 à 18h06