Vidéo. Arrestation en Italie du voleur du "Guerchin" suite à un mandat d'arrêt marocain

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Nouveau rebondissement dans l'affaire du tableau de "Guerchin" dérobé en Italie en 2014 et retrouvé par les services de la PJ et des RG, mi-février 2017, à Casablanca. Le principal suspect, un MRE resté depuis en cavale, a été arrêté par la police italienne à Modène, ville située au nord d'Italie.

Le 28/04/2017 à 14h04

Fin de cavale pour le suspect numéro 1 dans l'affaire du "Guerchin", accusé du vol en 2014 à Modène, d'une peinture de Guerchin, l'un des plus illustres peintres baroques du 17ème siècle, et retrouvée, mi-février 2017, à Casablanca, au niveau du boulevard 2 Mars, suite à un coup de filet mené avec brio par les services de la BNPJ et leurs homologues des RG (Renseignements généraux, relevant de la DGSN). "L'auteur de ce vol a été arrêté hier jeudi 27 avril à Modène, par des éléments de la police italienne", annonce le site d'information "Il Resto del Carlino",

"Cette arrestation a été effectuée suite à un mandat d'arrêt adressé par les services marocains à leurs homologues italiens à l'encontre du suspect, après que ce dernier a réussi à s'enfuir de Casablanca, alors que ses trois complices ont été interpellés pour recel et tentative de vol de cette peinture dérobée dans une église de Modène et dont la valeur dépasse 4 millions d'euros.

L'auteur du vol de ce chef d'oeuvre, représentant la Vierge en compagnie de Saint-Jean l'évangéliste et Grégorie de Thaumaturge, est comme le précise "Il Resto del Carlino", "poursuivi d'association criminelle consacrée à la réception des biens volés". "Un forfait passible de 20 ans de prison ferme", indique la même source, révélant que "la Cour d'appel de Bologne va bientôt se prononcer sur l'extradition" de l'accusé vers le Maroc.

L'intéressé, un MRE de 33 ans, répondant aux initiales "M.T", a été en effet identifié par les services italiens comme étant l'auteur du vol du tableau de "Guerchin" dans l’église San Vincenzo à Modène en Italie et "transférée vers le Maroc via un courrier, caché dans un tapis", indique encore "Il Resto del Carlino".

Le tableau le plus recherché au monde retrouvé par les services marocains

Le chef-d’œuvre objet du vol a été retrouvé mi-février 2017 à Casablanca, dans un appartement situé sur le boulevard 2 Mars, par les fins limiers de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), en collaboration avec les Renseignements généraux, rapportait le360 dans son édition du 17 février dernier.

Tout est parti d’informations recueillies par les RG, selon lesquelles le tableau de Giovanni Francesco Barbieri, dérobé en 2014 dans l’église San Vincenzo, se trouverait au Maroc. La Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), après avoir pris note et acte des informations fournies par les RG, a multiplié écoutes et surveillances et entrepris un travail de filature pour retrouver la trace du voleur et ses complices.

«Une fois les informations recueillies, la BNPJ a élaboré et adressé un rapport au procureur du roi près le tribunal de première instance de Casablanca qui a donné ses instructions pour diligenter une enquête», a relaté une source sécuritaire à le360.

Pour réussir leur traquenard, les fins limiers de la BNPJ ont dû sortir le grand jeu. L’affaire s'avérant peu ordinaire, le partage des tâches et des rôles s'est imposé. Les agents de la BNPJ ont dû même s’initier au langage lié à l’activité de la vente des tableaux afin de mieux infiltrer le réseau mis en place par le suspect numéro 1, en vue d’écouler la très précieuse peinture sans susciter le moindre soupçon sur son origine, ni sur le lieu de sa provenance et encore moins sur les circonstances du vol et du recel. En plus du travail de filature, la BNPJ a dû mettre sur écoute les suspects chargés de vendre le tableau, avant de passer à l’acte et procéder à leur arrestation. Les agents ont ainsi revêtu le costume d’acheteurs d’œuvres d’art pour mieux tromper la vigilance des détenteurs de la précieuse toile.

Le 14 février, une unité de la BNPJ, accompagnée d’éléments des RG, fixe rendez-vous au receleur dans l’arrondissement El Fida Mers Sultan, précisément à "Derb Al Foqara". L’intéressé arrive à bord d’une voiture de marque Volkswagen immatriculée au Maroc, en compagnie de deux complices. Il se présente sous un faux prénom à ses «clients» de la BNPJ qui se sont font passer pour des marchands d’art et lui ont fait part de leur volonté de voir le tableau dans le but (caché) de vérifier s’il s’agit bien de la toile recherchée. Le receleur invite les fins limiers à se rendre au domicile de l’un de ses compagnons, sis au boulevard 2 Mars, à "El Fida Derb Soltane".

Sur place, le détenteur du "Guerchin" déroule la toile au milieu de banquettes traditionnelles à la manière d’un tapis. Les enquêteurs de la BNPJ se rendent compte qu’il s’agissait bel et bien du tableau volé. Ils ont convenu avec le receleur de se revoir le lendemain afin de finaliser l’opération de vente. Une prise de rendez-vous destinée à faire diversion puisque le domicile du receleur était déjà été assiégé. Les membres de la bande, au nombre de trois, sont arrêtés, de même qu'un quatrième complice qui attendait dans un café situé aux alentours. Le tableau, bien sûr, a été saisi. Le principal suspect s'est déjà enfui. Aujourd'hui arrêté, cet as de la varappe passera aux aveux. D'autres révélations en vue sur ce vol mené visiblement par des amateurs. Tout le monde sait qu'une oeuvre de cette nature est impossible à vendre.

Par Ziad Alami
Le 28/04/2017 à 14h04