Un prêche condamnant les festivités du Nouvel An coûte son poste à un imam

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Revue de presseKiosque360. Le ministre des Habous et des Affaires islamiques a suspendu un imam pour avoir qualifié les festivités du Nouvel An de péché et d’hérésie. Le département lui reproche d’avoir violé les règles professionnelles en s’opposant à l’esprit de tolérance et de coexistence des religions.

Le 16/01/2019 à 21h14

Le ministre des Habous et des Affaires islamiques a mis fin à la mission de Mohamed Al Amrani, l’imam de la mosquée Chouhada à Rabat. Une décision qui a été prise après enquête et audition de l’intéressé, qui a été accusé d’avoir violé les règles professionnelles. En effet, l’imam avait prononcé, le 28 décembre, un prêche dans lequel il avait qualifié les festivités du Nouvel An d’hérésie et de pratique interdite par l’islam. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du Jeudi 17 janvier, que le ministère considère ce discours comme allant à l’encontre des dispositions juridiques relatives à l’article 7 du dahir organisant la mission des préposés religieux.

Cet article dispose que «tout préposé religieux doit, dans tous les cas et tout au long de l’exercice de sa fonction, faire preuve de la solennité, de la probité et de la dignité qu’exigent les missions qui lui ont été confiées». Le même article lui interdit de pratiquer des activités politiques ou syndicales, ainsi que de prendre des positions à caractère politique ou syndical. Toujours selon le dahir précité, le préposé religieux ne doit entreprendre aucune action qui puisse arrêter ou entraver la pratique des rituels religieux. Il lui est interdit aussi de «violer les conditions de quiétude, de sérénité, de tolérance et de fraternité qui doivent être garanties dans les lieux de culte». Le ministre des Habous et des Affaires islamiques considère ainsi que le discours de l’imam, Mohamed Al Amrani, s’oppose à l’esprit de tolérance et de coexistence pacifique des religions.

Par Samir Hilmi
Le 16/01/2019 à 21h14