Un douanier gagnant 4.000 dirhams par mois retrouvé en possession de 15 millions de dirhams

mohamed Elkho-Le360

Revue de presseKiosque360. Le procès du réseau de trafic international de drogue qui se déroule à Rabat et dans le cadre duquel sont poursuivis de hauts responsables de la sûreté nationale et des fonctionnaires de la douane, approche de son dénouement. Un procès marqué de nombreux rebondissements.

Le 12/06/2018 à 20h30

La Chambre criminelle de première instance chargée des crimes financiers près la Cour d'appel de Rabat a procédé, avant-hier lundi, à une séance de confrontation entre le principal inculpé dans ce dossier, un baron de la drogue, qui a entraîné dans sa chute des responsables sécuritaires et des fonctionnaires de la douane, entre autres accusés impliqués dans la même affaire.

L’inculpé, qui semblait afficher une confiance sans faille, a nié en bloc tous les chefs d’accusation retenus contre lui et s'est montré indifférent au discours du juge lorsque celui-ci lui a rappelé les méfaits qui lui sont reprochés, notamment le trafic international de drogue et ses relations suspectes avec des responsables de la sûreté nationale, de la gendarmerie et de la douane, eux aussi en état d’arrestation à la prison de Laârjat, située à la périphérie de Salé.

Cette confrontation entre inculpés au tribunal de la Cour d’appel de Rabat, rapportée par le quotidien arabophone Al Akhbar dans son édition du 13 juin, a révélé un fait pour le moins surprenant: un douanier, inculpé également dans ce dossier, a été confondu par les juges à propos de son compte bancaire crédité d’un montant de plus de 15 millions de dirhams, alors que son salaire de fonctionnaire de la douane se monte à seulement 4.000 dirhams environ, auquel s’ajoute une prime de 10.000 dirhams tous les deux mois. De quoi vivre correctement peut-être, mais de là à pouvoir épargner une telle somme. D’autant que le douanier en question est encore jeune, ont fait remarquer les juges.

Le douanier indélicat s’est défendu en avançant divers arguments pour justifier sa fortune suspecte, comme la spéculation immobilière à laquelle il affirme s’adonner, son revenu et ses primes. Mais ses explications ont fondu comme neige au soleil devant les preuves fournies par le tribunal, qui a donné des détails sur les montants reçus lors du passage de chaque cargaison de drogue, soit 200.000 dirhams. Pire, le douanier mis en cause aurait, selon l’instance judiciaire du tribunal, occupé presque en permanence un appartement en possession d’un autre baron de la drogue, également poursuivi actuellement par la justice.

Par Khalid Mesfioui
Le 12/06/2018 à 20h30