À Tanger, l’établissement pénitencier connu sous l’appellation de «Sat Filage», du nom du quartier industriel où il avait été édifié et qui, lui-même, avait pris celui d’une ancienne usine de tissage, ferme aujourd’hui ses portes, et ses pensionnaires seront transférés ailleurs.
La décision vient d’être annoncée par la Délégation générale à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 29 avril.
Cette décision, poursuit le quotidien, s’inscrit dans l’opérationnalisation de la stratégie de la DGAPR visant à fermer les établissements pénitentiaires vétustes et délabrés, afin de préserver la sécurité des détenus et des fonctionnaires.
La fermeture de cette célèbre prison tangéroise était attendue depuis quelques années déjà.
Un nouveau centre pénitentiaire a en effet été construit en 2017 à Hjar Nhal, près de Tanger, et une nouvelle prison a également été édifiée à Asilah.
Cette fermeture n’était donc plus qu’une question de temps, même si la DGAPR a continué à exploiter en même temps les deux établissements de Tanger, dont celui de Sat Filage, qui était réservé aux condamnés à des peines de réclusion de courte durée.
La fermeture de cette prison civile, située sur l’ancienne route menant vers l’aéroport, devenue aujourd’hui le boulevard Moulay Rachid, l’une des artères les plus importantes de la ville, entraîne une autre interrogation, à laquelle la DGAPR s’est empressée de répondre: que va devenir le titre foncier libéré, suite à cette fermeture?
Dans un communiqué repris par Al Ahdath Al Maghribia, la DGAPR précise que le titre foncier de la prison de Sat Filage «sera restitué au département gouvernemental concerné, conformément aux lois et réglementations en vigueur en la matière», soit le ministère de la Justice.
Toutefois, la curiosité de l’opinion publique n’est pas totalement assouvie, car dans un Tanger en pleine expansion, le titre foncier de cette prison, à la superficie importante et à l’emplacement stratégique, est aujourd’hui extrêmement convoité.
La DGAPR, indique le quotidien, avait annoncé, il y a quelque temps, un programme de construction de nouveaux établissements pénitentiaires dans la Région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma.
Al Ahdath Al Maghribia annonce ainsi l’édification prochaine d’un nouvel établissement à Tétouan, ville où l’actuelle prison accueille actuellement 2.200 pensionnaires, alors que sa capacité maximale est de 1.800 pensionnaires.
Il est également question de la construction d’une nouvelle prison à Al Hoceïma, alors que la prison civile de la ville accueille aujourd’hui 280 prisonniers, pour une capacité de seulement 250 prisonniers.
Il en sera de même pour Chefchaouen, qui dispose actuellement d’une prison d’une capacité de seulement 45 pensionnaires.
Après la fermeture de la prison de Sat Filage, la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma compte en tout neuf prisons civiles, employant au total un effectif de 1.124 fonctionnaires, soit en moyenne un fonctionnaire pour près de 11 prisonniers.