Le ministère de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a décidé, exceptionnellement, d'adapter les conditions des examens aux candidats souffrant d'un handicap mental et ceux souffrant d'autisme et de surdité qui vont passer l'examen régional de la première année et l'examen national unifié du baccalauréat, au titre de la session 2018.
Cette mesure «exceptionnelle», si elle a été bien accueillie par l’opinion publique et les familles des concernés, a cependant soulevé un point d’interrogation notamment chez les familles d’une frange de la population donnant l’impression d’être des laissés-pour-compte. Il s’agit des élèves dyslexiques qui ont été exclus de la mesure du département de tutelle.
L’Association «Al Bouchra», qui prend en charge les enfants souffrant de troubles et difficultés d'apprentissage, a jugé cette exclusion inappropriée. En ce sens, une correspondance, dont le360 détient copie, a été adressée au ministère de l’Education nationale. L’association s’insurge contre l’exclusion des enfants dyslexiques des dispositions spéciales aux examens. D’autant plus que la dyslexie, trouble spécifique de l'apprentissage, est reconnue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme faisant partie des handicaps.
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«Au Maroc, malheureusement, les enfants dyslexiques et leurs familles souffrent en silence. Ces enfants doivent bénéficier des dispositions spéciales aux examens au même titre que les autres enfants à besoins spécifiques. Et ce, pour leur permettre de passer les épreuves dans de meilleures conditions et pour préserver l’égalité des chances», estime Bouchra Lmir, présidente de l’Association «Al Bouchra», dans une déclaration à le360.
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La responsable associative insiste sur le fait que l’exclusion des enfants dyslexiques des dispositions spéciales aux examens est à même de nuire à leur parcours estudiantin. Et de formuler l’espoir que le ministère reverra sa décision.
Jointe par le360, la responsable communication au ministère de l’Education nationale, Fatema Ouhammi, affirme que les enfants dyslexiques sont concernés par les dispositions spéciales aux examens et qu’ils sont classés comme souffrant d’handicap mental.
Cependant, les familles des enfants dyslexiques ne l’entendent pas ainsi. Ils estiment, d’une part, que l’absence de classification claire et précise des enfants dyslexiques, en tant que tels, risque de créer la confusion, voire de leur barrer la route pour bénéficier de ce droit.
D’autre part, dire que les enfants dyslexiques souffrent de troubles mentaux est totalement erroné et s’inscrit en faux contre les recommandations même de l’OMS.