Scandale de la vidéo de la canette: la victime déférée devant la justice

Un bloc opératoire. (Photo d'illustration)

Un bloc opératoire. (Photo d'illustration) . DR

Revue de presseKiosque360. Le jeune homme filmé à son insu dans le bloc opératoire, par un médecin, lors de l’extraction d’une canette de soda de son rectum a été déféré, lundi, devant le Parquet. Il est poursuivi pour outrage à la police judiciaire et perversion sexuelle. Les détails.

Le 12/02/2018 à 23h37

La police judiciaire a déféré, lundi, devant le procureur du roi près le tribunal de première instance et en état d’arrestation, le jeune homme victime de la tristement célèbre «affaire de la canette», rapporte Assabah dans son édition de ce mardi 13 février. Il a été entendu pour des accusations d’outrage à la police judiciaire, dénonciation mensongère et perversion sexuelle, après avoir changé sa version des faits devant la police judiciaire.

La source d’Assabah explique que le jeune homme avait affirmé avoir été transporté, le 30 janvier, à bord d’une ambulance de Mehdia vers le Centre hospitalier Al-Idrissi, à Kénitra. Il avait dit aux médecins qui l’avaient ausculté qu’il avait été sexuellement agressé par trois individus qui lui avaient introduit une canette de soda dans l'anus. Les médecins ont informé de cette affaire les éléments de la police en poste à l’hôpital. Le jeune homme a confirmé auprès d'eux ses déclarations initiales, précisant vouloir engager des poursuites judiciaires contre ses agresseurs.

Mais, quand le médecin qui l’a filmé, au moment de l’opération, a communiqué la vidéo à un confrère exerçant au Centre hospitalier régional Moulay Abdellah, à Salé, et après la diffusion de son contenu sur les réseaux sociaux et les sites d’information, la victime a disparu de la circulation. Cependant, lorsque le jeune homme a appris qu’il était recherché, il s’est rendu par lui-même, samedi dernier, aux autorités. L’enquête a révélé que le scénario de l’agression était pure invention, indique Assabah.

Le quotidien note, par ailleurs, que la police judiciaire mène son enquête avec les médecins accusés d’avoir filmé le jeune homme dans une situation dégradante. Les cadres de l’hôpital Al-Idrissi, à Kénitra, et Moulay Abdellah, à Salé, sont sur le qui-vive en attendant la décision du Parquet de Kénitra, sachant que les enquêteurs ont découvert que le prévenu avait été opéré par le chef de service de chirurgie et trois infirmiers, pendant qu’un autre médecin filmait l’opération à l’aide de son téléphone portable, précise Assabah.

La publication signale également que des responsables à l’Inspection générale du ministère de la santé, accompagnés de quelques éléments de la délégation provinciale de Kénitra, ont entendu, jeudi dernier, des cadres médicaux dans le cadre de la même affaire. Les rapports de cette enquête ont été mis entre les mains d'Anas Doukkali, le ministre de la Santé, qui devra prendre les décisions adéquates contre les personnes impliquées dans ce scandale et qui ont agi au mépris de la déontologie médicale et du secret professionnel.

Par Zineb El Ouilani
Le 12/02/2018 à 23h37