La famille de Khadija porte plainte contre Linda Paradis. Cette dernière qui se dit spécialiste en détatouage a déclaré dans une interview accordée au site barlamane.com que les tatouages sur la peau de la jeune de Douar Oulad Ayad à Fquih Ben Salah dataient d'au moins 6 mois. Dans ses propos, celle qui détient des instituts de beauté à Rabat et Paris remet en question toute l'affaire de séquestration et de viol collectif dont Khadija, âgée de 17 ans, serait victime. Elle affirme clairement que les tatouages sont plus anciens que ne le laisse penser le récit.
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L'avocat Youssef Chehbi a été mandaté par la famille pour défendre Khadija. "Les parents de Khadija, accompagnés d'un membre d'une association locale, sont venus me voir à Casablanca dans mon domicile et m'ont demandé de représenter Khadija pour porter plainte contre Linda Paradis. J'ai accepté tout en précisant que j'étais prêt à la défendre contre ceux qui sont derrière les sévices dont elle a été victime", a-t-il confié à le360.
En tout, quatre reproches sont formulés à l'égard de Linda Paradis: usurpation d'identité, non respect du secret professionnel, non respect de l'intimité physique et tentative d'influencer le cours de la Justice. "Cette femme se fait passer pour une spécialiste en détatouage, alors qu'en réalité, elle exerce comme esthéticienne. Cela peut induire le public en erreur. A supposer qu'elle soit réellement spécialiste, elle n'a pas le droit de divulguer ce qu'elle a constaté sur le corps de sa patiente. Elle n'a pas le droit non plus de diffuser des images du corps de Khadija. Par ses propos, elle influence le cours de la justice dans une affaire toujours sous enquête. Elle n'en a pas le droit", détaille Youssef Chehbi. Et d'ajouter: "si n'importe qui venait donner son avis sur un dossier présenté devant la justice, à quoi sert la justice finalement?".
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Le procès de Khadija, victime de viol collectif et de séquestration durant deux mois à Oulad Ayad aura lieu le 6 septembre au Tribunal de première instance de Beni Mellal. Pour rappel, douze hommes, âgés de 18 à 28 ans sont placés en détention préventive. Il font l'objet de plusieurs chefs d'accusation: "traite d'humain sur mineure", "viol", "menace de meurtre", "torture et usage d'arme causant des blessures et des séquelles psychiques", "constitution d'une bande organisée, enlèvement et séquestration", "non-dénonciation de crime" et "non-assistance à personne en danger".