Rapport: le Maroc compterait 340.000 personnes atteintes de schizophrénie

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Revue de presseKiosque360. Au Maroc, près de 340.000 personnes sont atteintes de schizophrénie. Des études montrent que les Marocains ignorent tout de cette maladie, qu’ils imputent souvent à la sorcellerie. Ils délaissent ainsi le traitement médical pour recourir aux fqihs et aux charlatans.

Le 14/10/2019 à 18h59

Près de 21 millions de personnes dans le monde, dont 340.000 Marocains, souffrent de schizophrénie. Des études montrent que 75% des familles de malades, dans le royaume, ne comprennent pas cette maladie, à tel point qu’elles recourent à la sorcellerie plutôt qu’à la médecine. Ainsi, 70% des personnes atteintes par cette maladie mentale ont consulté des guérisseurs traditionnels, des herboristes, des fqihs et des charlatans. Ces chiffres ont été annoncés à l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale, fêtée par les associations marocaines Sila et Chams. 

Ces associations, qui soutiennent les personnes atteintes de troubles psychiques et leurs familles, ont signé un partenariat avec le laboratoire Janssen pour installer au Maroc le programme international de psychoéducation, ProFamille. La schizophrénie, qui touche 1% des Marocains, est une psychose caractérisée par la perte de contact avec la réalité, psychose que L’OMS classe parmi les 10 maladies les plus handicapantes. On dit cette pathologie incurable, mais la prise en charge des schizophrènes a toutefois fait d’énormes progrès.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 15 octobre, que les Marocains ignorent tout de la schizophrénie et adoptent des comportements qui compliquent l’état de santé des malades. Outre le recours à des charlatans, 25% des familles de malades sont convaincues que cette pathologie relève de la sorcellerie. Pourtant, 72 % des personnes interviewées pour les études précitées reconnaissent que les malades souffrent psychiquement et sont victimes d’insomnies, ainsi que de troubles qui affectent leurs relations sociales. En revanche, 11% des familles interrogées considèrent que la seule manière d’aider les schizophrènes est de les interner. 

Le psychanalyste Hachem Tyal souligne que «la schizophrénie impacte gravement la vie des malades qui ont donc besoin de soutien pour réintégrer la vie sociale. Au Maroc, les familles sont les premières à pouvoir accompagner les malades. C’est pour cela qu’il faut les faire participer à la prise en charge des malades, afin de les aider à comprendre les difficultés et les problèmes liés à la schizophrénie». Cet accompagnement pourrait se faire sous forme de programmes éducatifs pour comprendre les malades et prendre les mesures d’accompagnement et de soutien adéquates. C’est l’objectif auquel aspire, d'ailleurs, le programme international de psychoéducation ProFamille qui devrait être implémenté incessamment au Maroc.

Par Hassan Benadad
Le 14/10/2019 à 18h59