Rabat: un bizutage envoie deux étudiantes aux urgences

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Revue de presseKiosque360. Une étudiante de l’ENSM de Rabat ainsi que sa sœur ont été violemment agressées dans la cour de cet établissement. L’épreuve du bizutage a tourné au vinaigre pour les deux jeunes filles qui ont été sérieusement blessées avec une fracture pour l’une et des ecchymoses pour l’autre.

Le 29/09/2019 à 22h30

Deux étudiantes de l’Ecole nationale supérieure des mines de Rabat (ENSMR) ont été blessées plus ou moins gravement après avoir été lâchement agressées par leurs camarades dans la cour de l’établissement. Leur seul tort est d’avoir refusé de subir l’épreuve de bizutage qu’imposent les anciens aux nouveaux arrivants dans les grandes écoles à accès libre. Des séquences vidéo ont été longuement relayées sur les réseaux sociaux dans lesquelles on voit un groupe d’étudiants et d’étudiantes frapper violemment les deux jeunes filles. Les deux victimes souffrent de contusions et de plaies, qui a obligé l’une d’elles à se diriger vers l’hôpital où le médecin a diagnostiqué une fracture au niveau de sa main.

Selon certaines sources, l’histoire a commencé quand une étudiante de l’ENSMR a été victime de violence. Elle est allée se plaindre à sa sœur, elle aussi étudiante dans un établissement supérieur à Rabat, qui l’a accompagnée à ladite école pour protester auprès de la direction. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle fut, elle aussi, prise à partie par une horde d’étudiants qui l’ont aspergée d’eau, rouée de coups de pied avant de la trainer au milieu de la cour. Les étudiants présents n’ont pas bougé le doigt au moment où d’autres ont poussé l’effronterie jusqu’à filmer l’agression avec une passivité déconcertante. La victime a souffert de contusions, de plaies et a eu des problèmes respiratoires qui ont nécessité son transport à l’hôpital.

Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du lundi 30 septembre, que plusieurs associations d’étudiants des instituts supérieurs avaient appelé à supprimer le bizutage à l’accueil des nouveaux arrivants dans les écoles supérieures et les classes préparatoires. Des «rituels» que pratiquent, à chaque rentrée universitaire, les anciens étudiants dans les écoles préparatoires, les instituts supérieurs et les facultés à accès libre. Mais ces coutumes se transforment parfois en actes embarrassants et humiliants accompagnés d’actions violentes.

Les anciens contraignent leurs nouveaux camarades à accepter des pratiques comme le jet d’œufs et de farine ainsi que l’obligation pour les garçons de porter des robes et de se maquiller de manière fantaisiste. Des pratiques qui sont en vogue dans les casernes où les anciens militaires bizutent leurs nouveaux camarades pour faciliter leur intégration.

Par Hassan Benadad
Le 29/09/2019 à 22h30