Rabat: un ancien directeur de l’hôpital Avicenne entendu dans une affaire de détournement

DR

Revue de presseKiosque360. L’un des plus grands chirurgiens cardiologues du Maroc, un chirurgien dont la réputation dépasse d’ailleurs les frontières, est accusé de détournement de médicaments et de matériels médicaux à l'hôpital Avicenne de Rabat.

Le 03/07/2018 à 19h53

C’est un véritable scandale qui vient à nouveau ternir l’image de l’hôpital universitaire Avicenne de Rabat. L’instance chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Rabat vient d’entendre un ancien directeur de l’établissement, dans le cadre d’une affaire de détournement de fonds et fraudes dans des marchés publics.

L’information est rapportée par Al Akhbar qui, dans son numéro du mercredi 4 juillet, indique que l’affaire fait suite à un rapport accablant élaboré par l’Inspection générale du ministre de la Santé, qui a relevé de nombreux dysfonctionnements. La même source ajoute que l’ancien directeur a été entendu en qualité de témoin, avant que d’autres anciens responsables de cet hôpital ne soient confrontés aux dires du responsable qui est revenu sur la chronologie des faits relevés par le rapport en question. 

Les accusations concernent principalement l’un des chirurgiens cardiologues les plus renommés du Maroc qui était, à l’époque des faits, chef de service au sein de l’établissement. Il est soupçonné d'avoir détourné des équipements médicaux et des médicaments dont son service avait la charge. 

L’ancien directeur, entendu lors d’une séance judiciaire dont le déroulé est relaté par Al Akhbar, a expliqué qu’il recevait des rapports rassurants quant à la situation des stocks dont disposait son service, sachant que les matériels et médicaments concernés sont connus pour coûter très cher. Mais, lors d’une inspection des services du ministère, il a été relevé qu’aucun registre ne consignait effectivement l’état des stocks, ni d’ailleurs ce qui avait été consommé, avec ou sans contribution financière des patients. Alors que l’ancien directeur affirme qu’on lui a toujours fait état d'une situation normale quant à la date de péremption du stock, la mission d’inspection a découvert qu’une grande partie des biens concernés étaient périmés depuis longtemps.

Al Akhbar explique qu’après la confrontation du chirurgien-chef de service et de l’infirmier en chef au témoignage de l’ancien directeur, le principal accusé a brandi la carte de la pression à laquelle il était soumis de la part des patients. Ces derniers sollicitant des interventions urgentes, le chirurgien cherchait alors à accélérer les procédures administratives en se contenant d’estimations dans les rapports qu’il transmettait à la direction de l’hôpital. C’est en tout cas ce qu’il a déclaré au tribunal, précise le quotidien. La publication rappelle toutefois que l’enquête de la police judiciaire a révélé que des médicaments mis par l’hôpital à la disposition des patients étaient en réalité revendus à une pharmacie. C’est ce qui a fait éclater cette affaire de détournement dont on entendra sûrement parler longtemps encore.

Par Fayza Senhaji
Le 03/07/2018 à 19h53