Rabat: marche d'indignation en hommage à Mohcine Fikri

Les manifestants demandent justice pour Mohcine Fikri.

Les manifestants demandent justice pour Mohcine Fikri. . DR

La mort dramatique de Mohcine Fikri, jeune poissonnier de la ville d'Al Hoceima, a créé une très vive émotion à travers le pays. Des manifestations spontanées se sont déroulées à Rabat, Casablanca et Al Hoceima. Témoignages.

Le 31/10/2016 à 09h50

Quelque 2.000 personnes ont marché pacifiquement dimanche 30 octobre à Rabat. Les manifestants ont appelé le gouvernement à ouvrir une enquête "juste et impartiale" concernant la mort atroce de Mohcine Fikri, le marchand de poissons broyé dans une benne à ordure à Al Hoceima.

Le parquet de la ville d’Al Hoceima a d'ores et déjà ouvert une enquête judiciaire et le délégué provincial de la Pêche maritime a été démis de ses fonctions.

Interrogés par Le360, plusieurs manifestants à Rabat se déclarent «satisfaits de la décision du roi Mohammed VI». Dans laquelle, rappelons-le, le souverain a donné ses instructions pour qu'une enquête «minutieuse soit diligentée et que des poursuites soient engagées contre quiconque dont la responsabilité a été établie dans ce drame».

Les manifestants ont ainsi scandé des slogans hostiles au gouvernement et aux autorités locales, réclamant que la justice "sévisse à l'encontre des responsables" de la mort de Mohcine Fikri.

Cette manifestation a été organisée à l'appel de diverses ONG nationales. Elle a également connu la participation de petits partis de gauche, comme le PADS, dirigé par Me Abderrahim Benameur, et le parti Libéral dont Me Mohamed Ziane est le secrétaire général.

Elle s'est déroulée dans le calme, sous un dispositif sécuritaire discret, avant de se disperser

Parmi les "marcheurs", figuraient notamment des sympathisants du PAM et des militants d'Al Adl wal Ihsane (ONG islamiste radicale interdite), a appris Le360 de sources concordantes.

L'homme en question, de 31 ans, a été broyé dans une benne à ordures après avoir tenté de récupérer sa marchandise, sur le point d’être détruite. La saisie concernait 500 kg de poissons, plus précisément d'espadon, interdit de pêche durant cette période.

La nouvelle de sa mort, vendredi dernier, s’est très rapidement propagée sur les réseaux sociaux. A Casablanca, les gens se sont également réunis pour demander «justice».

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 31/10/2016 à 09h50