Pollution: Mohammedia au bord de la catastrophe écologique

La bande de poussière noire sur la plage

La bande de poussière noire sur la plage . DR

Revue de presseKiosque360. Poussière noire, rejet de boues noires dans l’océan et des milliers d’habitants souffrant de maladies respiratoires: la ville de Mohammedia frôle la désastre écologique. Pourtant, la centrale thermique de l’ONEE continue de recevoir et d’emmagasiner des centaines de tonnes de charbon.

Le 23/05/2017 à 00h48

Depuis près de deux semaines, la paisible ville de Mohammedia est au centre de la polémique. Tous les éléments d’une catastrophe écologique y sont en effet réunis, comme en témoignent les images publiées récemment par des acteurs associatifs. On y voit de la poussière noire et des déchets boueux charbonneux déversés directement dans la mer et par conséquent des eaux et du sable noircis sur les plages de la ville qui donnent froid dans le dos aux habitants. Un tiers d'entre eux souffre d’affections respiratoires notamment d’asthme, l’allergie et de toux chronique.

Dans son édition de ce mardi 23 mai, Assabah publie un reportage sur cette catastrophe et la centrale thermique de l'Office national de l'eau et de l'électricité (ONEE) est pointée du doigt. Le quotidien écrit que le ruisseau noir qui part de la station jusqu’à la mer au niveau de la plage Oulad Hmimoune est surveillé par des agents de sécurité pour éloigner les curieux et les militants écologistes, vu l’impact de la vidéo qui a révélé cette pollution, véritable menace pour l’écosystème marin et la santé des baigneurs.

Assabah ajoute que les résidus noirs qui se répandent sur la ville de Mohammedia et Zénata n’épargnent aucune maison surtout dans les douars qui se situent à proximité de la station. Ceci, en dépit des protestations et des sit-in des différentes composantes de la société civile. Ce n’est qu’après la publication des photos-choc que les fumées noires dégagées par les cheminées de la centrale ont diminué.

D’après Assabah qui cite un acteur associatif, la réaction des autorités a été tardive. Ce qui a donné le temps aux responsables de la station de terrasser le ruisseau noir en le remblayant avec du sable. La station continue par ailleurs d'être alimentée quotidiennement par une dizaine de camions chargés de 330 tonnes de charbon.

Le quotidien rappelle que Nezha El Ouafi, secrétaire d’Etat chargée du développement durable, a dépêché une équipe de la police écologique sur les lieux. Les enquêteurs ont découvert 4.000 taches noires à l’ouest de la plage proche du port. Des échantillons ont été prélevés pour être soumis à des analyses, au moment où une cellule a été créée pour veiller à une utilisation «plus propre du charbon» et à une meilleure gestion des déchets produits. 

Par Zineb El Ouilani
Le 23/05/2017 à 00h48