Plus de 10.000 jeunes Marocains ont quitté clandestinement le royaume en 3 ans

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Revue de presseKiosque360. Les statistiques rendues publiques par les autorités compétentes espagnoles au sujet de l’immigration clandestine des jeunes Marocains sont effrayantes. Plus de 10.000 jeunes Marocains ont rejoint clandestinement la rive espagnole en trois ans. Et beaucoup d’autres ne sont pas recensés.

Le 08/08/2018 à 23h10

Le phénomène de l’immigration clandestine des jeunes Marocains vers la rive européenne, notamment espagnole, est en train de prendre des proportions alarmantes. Selon des statistiques rendues publiques par le ministère espagnol de l’Intérieur, le nombre de jeunes Marocains arrivés clandestinement sur le sol espagnol s’élève à 10.104 immigrés entre 2016 et juillet 2018.

La publication de ces chiffres effrayants coïncide avec la révélation d’autres données relatives aux mineurs marocains non accompagnés en Espagne, rapporte le quotidien Akhbar Al Youm dans son édition de ce jeudi 9 août. Le nombre de ces mineurs est estimé à environ 5.000, sans compter ceux qui mendient sur les boulevards de la péninsule ibérique et qui ne sont pas encore recensés. Ces chiffres s’ajoutent ainsi aux nombreux ressortissants marocains qui vivent sur le territoire espagnol en situation irrégulière, les «sans-papiers», dont le nombre est estimé à pas moins de 250.000 personnes.

Les Marocains se situent en tête du classement des arrivées sur le territoire espagnol avec 3.403 immigrés clandestins, entre janvier 2015 et juillet 2018, suivis des Guinéens (2.712), des Maliens (2.117), des Ivoiriens (1.116) et des Gambiens (1.031). Les données espagnoles précisent que les Marocains représentent 17% de l’ensemble des 19.997 immigrés arrivés clandestinement sur les terres espagnoles entre janvier et juillet de cette année.

En 2017, les Marocains ont maintenu leur position en tête du peloton des immigrés clandestins avec 5.391 personnes, suivis des Algériens avec 5.200, des Guinéens avec 4.267 et des Gambiens avec 2.845. Et tout porte à croire que le nombre des ressortissants marocains demeurera en tête en 2018, fait remarquer le quotidien.

S’agissant de la situation sociale de ces immigrés marocains, les sources du quotidien précisent que le phénomène ne touche pas uniquement les universitaires, les non universitaires ou les chômeurs, mais aussi des fonctionnaires, des salariés et même des journalistes.

Face à l’ampleur du phénomène, le quotidien, qui se réfère à une source ministérielle espagnole, affirme que la coopération s’impose entre les deux royaumes. «Le Maroc n’est plus un pays exportateur de l’immigration ou de transit mais une terre d’accueil», souligne une source espagnole, citée par le quotidien sans la nommer. Du coup, ajoute la même source, «le Maroc s’est retrouvé face à une problématique qui ne le concerne pas».

Par Mohamed Younsi
Le 08/08/2018 à 23h10