Plan d’urgence de l’éducation: 300 responsables devant les tribunaux des crimes financiers

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Revue de presseKiosque360. Les juges d’instruction chargés des crimes financiers ont entamé, dans plusieurs villes, l’audition de 300 hauts responsables soupçonnés d’être impliqués dans le scandale du programme d’urgence de l’éducation nationale. Cet article est une revue de presse du quotidien Al Akhbar.

Le 30/06/2022 à 22h06

Selon des sources autorisées, les juges d’instruction chargés des crimes financiers dans les villes de Rabat, Casablanca, Marrakech et Fès ont entamé des enquêtes sur les dysfonctionnements relevés dans le programme d’urgence de l’Éducation nationale.

Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du vendredi 1er juillet, que ce programme a coûté plus de 43 milliards de dirhams au budget de l’État. Après avoir effectué de nombreuses investigations, la BNPJ a déféré les dossiers incriminés au parquet général qui a décidé de les transférer aux tribunaux des crimes financiers dans les villes précitées.

Les juges d’instruction ont auditionné 300 personnes parmi lesquelles se trouvent de hauts responsables du ministère de l’Éducation nationale, d’anciens directeurs des Académies régionales, des délégués provinciaux ainsi que des chefs de service. Les mêmes sources soulignent que l’enquête pourrait s’étendre à d’autres responsables du ministère, une ancienne membre du Conseil supérieur de l’Éducation, dont le nom a été cité dans le scandale des enregistrements téléphoniques avec la directrice d’une société, ainsi que des directeurs d’académies, partis en retraite, dont l’un a occupé le poste de chef de cabinet de l’ancien ministre Mohamed Hassad.

Le quotidien Al Akhbar rapporte que la Cour des comptes avait publié un rapport alarmant sur le programme d’urgence de l’Éducation nationale dans lequel elle a pointé du doigt de graves dysfonctionnements dans les dépenses des crédits alloués.

Les enquêtes et les investigations ont également relevé des défaillances dans la conclusion des marchés publics depuis l’étape des appels d’offre jusqu’à l’ouverture des plis. La concurrence loyale et l’égalité des chances ont été faussées quand les mis en cause ont privilégié deux sociétés qui ont remporté plus de 80 % des marchés relatifs à l’acquisition du matériel didactique. C’est justement l’enregistrement d’une communication téléphonique entre la responsable de l’une de ces deux sociétés et l’ancienne directrice de l’Académie de Rabat qui a déclenché ce scandale.

Par Hassan Benadad
Le 30/06/2022 à 22h06