Oukacha: un adoul de 80 ans incarcéré 23 ans après sa condamnation

Mohamed Elkho-Le360

Revue de presseKiosque360. Condamné en 1993 à dix ans de prison pour falsification d’un acte de vente, un adoul de 80 ans a été transféré, il y a deux jours, à la prison d'Oukacha pour y purger sa peine.

Le 09/06/2016 à 21h17

Un adoul octogénaire a été conduit, mercredi, à la prison d'Oukacha où il doit purger une peine de dix ans de prison ferme, prononcée à son encontre il y a vingt-troisans, rapporte Assabah dans spn édition de ce vendredi 10 juin.Tout avait commencé lorsque l’accusé a reçu, en 1982, une cliente, vêtue d'une burka, qui voulait vendre un bien immobilier. «Comme le voulaient les us de l’époque, le seul moyen de vérifier son identité était de vérifier sa CNI», rapporte le journal.

Or, onze ans plus tard, notre adoul, âgé alors de cinquante ans, a fait l’objet d’un mandat suite à une plainte pour falsification d’un acte de vente. En effet, la femme qu’il avait reçue en 1982 n’était pas la propriétaire du bien vendu et la véritable propriétaire exigeait réparation. «L’adoul a passé des mois à essayer de convaincre la Cour de sa bonne foi, en s’appuyant sur la valeur symbolique du montant qu’il avait perçu pour la rédaction du contrat de vente. Mais rien n'y avait fait et il avait été condamné, en première instance, à dix ans de prison», rapporte le quotidien.

La défense avait immédiatement fait appel. Sans succès, puisque la Cour d’appel avait confirmé le jugement en première instance. «La défense portera alors le dossier devant la Cour de cassation qui confirmera, à son tour le jugement», indique le journal.

Cependant, l’adoul, poursuivi en état de liberté tout au long de cette affaire, n’a jamais été mis en prison pour purger sa peine. Alors pourquoi maintenant? Le quotidien évoque des tentatives de réconciliation et de dédommagement des parties lésées. Tentatives qui ont manifestement échoué. Et d'ajouter que l'état de santé du vieil homme laisse planer des doutes quant à sa capacité, aujourd'hui, de supporter une incarcération qui aurait dû avoir lieu il y a plus de vingt ans.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 09/06/2016 à 21h17