Otages marocains en Birmanie: les familles des victimes pressent le gouvernement d'intervenir

Le siège du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, à Rabat.

Revue de presseLes proches des victimes comptent organiser un sit-in devant le siège du ministère des Affaires étrangères et devant l’ambassade de Chine à Rabat. Le réseau de traite des êtres humains et cyberescroquerie qui les retient étant essentiellement composé de Chinois. Une revue de presse du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 12/05/2024 à 20h49

Les familles des personnes enlevées et portées disparues en Birmanie rompent leur silence et décident d’organiser un sit-in devant le siège du ministère des Affaires étrangères à Rabat.

L’information a été rapportée par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui, dans son numéro du lundi 13 mai, affirme que cette manifestation aura lieu le 16 mai et comportera également un autre sit-in, devant l’ambassade de Chine. Une conférence de presse est également prévue le même jour, souligne le quotidien.

Les familles des personnes enlevées par des réseaux de traite des êtres humains dans cette région de l’Asie affirment avoir tout essayé pour retrouver leurs traces. Ils se sont adressés d’abord à l’ambassade du Maroc à Bangkok, en Thaïlande, mais ses services n’ont manifestement pas réagi à leurs multiples plaintes et nombreux appels.

Les familles des victimes ne comptent pas pour autant baisser les bras. Elles se mobilisent pour attirer l’attention sur le sort de leurs proches. En ce sens, elles appellent le gouvernement marocain à une action efficace face à cette crise qui, après tout, touche non seulement à la vie de citoyens marocains, mais porte aussi atteinte à l’image du Maroc sur la scène internationale.

Depuis la libération, le 9 février, de la première victime, une jeune fille ayant été kidnappée par les réseaux de traite des êtres humains, les autorités publiques, sécuritaires et judiciaires, ont réagi positivement à cette question. Les familles, organisées en comité, ont néanmoins décidé d’intensifier leurs sorties médiatiques pour sensibiliser davantage l’opinion publique à cette affaire, souligne le quotidien.

Ainsi, poursuit Al Ahdath Al MaghrIbia, la famille de la seule rescapée à ce jour a porté plainte auprès du ministère des affaires étrangères ainsi que devant le Directeur général de la DGSN. D’après la plainte, cette étudiante a été attirée dans les filets d’un réseau international de traite des êtres humains et de cybercriminalité. Elle a été, par la suite, enlevée et séquestrée en Birmanie par un réseau chinois spécialisé dans l’escroquerie électronique via internet.

D’après le quotidien, qui reprend des éléments de la plainte, la victime a été emprisonnée, maltraitée, violentée et soumise au travail forcé, mais elle a finalement été libérée grâce à l’intervention des ONG humanitaires internationales actives en Thaïlande. Selon le quotidien, plusieurs autres victimes marocaines ont été libérées de la même manière et ont été accueillies dans ce même pays en attendant leur rapatriement au Maroc.

Toujours d’après la plainte, poursuit le quotidien, l’étudiante, ainsi que d’autres jeunes marocains âgés de 19 à 27 ans, ont été victimes d’une opération d’escroquerie à large échelle. D’abord des Russes qui, en rabatteurs, se chargent d’approcher les futures victimes, leur faisant comprendre qu’elles allaient travailler dans la gestion des affaires pour le compte des entreprises malaisiennes. Une fois en Malaisie, les victimes sont prises en main par un réseau criminel chinois. Ce dernier, après les avoir séquestrées, se charge de leur faire délivrer des visas pour la Thaïlande. Mais elles se retrouvent en Birmanie, où elles sont retenues par la mafia chinoise.

D’après les familles des victimes, les membres de ce réseau de traite des êtres humains, dont la plupart sont de nationalité chinoise, leur font miroiter des emplois largement rémunérés dans des entreprises de commerce électronique.

Par Amyne Asmlal
Le 12/05/2024 à 20h49