Natalité: voici pourquoi les prématurés feraient mieux de prendre leur temps

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Revue de presseKiosque360. Pénurie de nourrices, absence de couveuses, rareté des services de réanimation dédiés. Dans nos hôpitaux, le nombre de décès parmi les nouveau-nés prématurés est inadmissible. La preuve dans ce bien triste récit.

Le 03/09/2020 à 18h33

C’est un bien triste récit que celui du voyage d’une nouveau-née entre Mohammed et Casablanca, à la recherche désespérée, et vaine, d’un respirateur que nous propose le quotidien Al Ahdath dans son édition du vendredi 4 septembre pour dire tout le mal qui ronge les services réservés aux prématurés dans nos hôpitaux.

«C’est le voyage vers la mort à la recherche d’un moyen de survivre», résume le quotidien. Et tout commence jeudi dernier pour s’achever le lendemain quand, à peine née, une enfant prématurée a dû faire le tour des hôpitaux de Mohammedia, et ensuite Casablanca, à bord d’une ambulance à la recherche d’un respirateur finalement introuvable.

En effet, et à peine sortie du vendre de sa mère, dans une clinique de Mohammedia, le médecin conclut à des problèmes respiratoires chez le nouveau-né, une fille. Souffrante suite à une césarienne, la mère ne sait plus à quel saint se vouer et doit, en plus de ses douleurs, gérer une bien mauvaise nouvelle. La clinique, qui a exigé 8.000 dirhams de frais d’accouchement, ne dispose pas de couveuses, et encore moins d’équipement permettant la prise en charge médicale du bébé.

Le père absent, puisque travaillant à Dakhla, à des milliers de kilomètres de là, c’est une amie de la mère qui s’est jetée dans la première ambulance disponible en quête d'un respirateur. Arrivée dans une autre clinique à Casablanca, l’espoir plein le cœur, l’amie de la mère découvre que là encore, il n’existe pas d’équipements pour sauver le bébé. A cela, les responsables de cet établissement ajoutent que le bébé ne dispose pas des documents permettant une prise en charge gratuite, le père étant éloigné et ne pouvant donc pas les produire.

L’amie de la mère se dirige alors vers un hôpital public de la métropole, mais découvre qu’il n’y a pas de place libre pour le bébé. L’amie a beau bénéficier d’une intervention d’une ONG pour placer le nouveau-né, le même niet lui est opposé. Et pendant tout ce temps, le bébé perd peu à peu la vie, étouffe et change de couleur. De retour à la clinique de Mohammedia, et bien qu’en danger de mort, le bébé est tout simplement replacé en maternité, sans assistance respiratoire ni prise en charge médicale. L’enfant a fini par rendre l’âme le vendredi à 10 heures du matin.

De pareilles scènes, il en existe beaucoup, indique Al Ahdath Al Maghribia. Ceci, malgré la baisse notable de la mortalité infantile au Maroc, passée de 31/1.000 en 1992 à 13/1.000 en 2018. La raison n’est autre que le manque criant de nourrices, l’absence de couveuses, la rareté des services de réanimation dédiés et des équipements nécessaires. Jusqu’à quand?

Par Maya Zidoune
Le 03/09/2020 à 18h33