C’est une terrible histoire inimaginable. Un quinquagénaire a quitté, dimanche matin, son domicile dans la localité d’El Aroui, dans la province de Nador, pour prendre un café au village. Quelques heures plus tard, son fils aîné a reçu un appel téléphonique lui apprenant que son père s’était évanoui et qu’il fallait se dépêcher de le rejoindre aux urgences de l’hôpital provincial. Sur place, le fils a constaté que son père avait été admis en soins intensifs à cause des problèmes respiratoires dont il souffrait. Affolé, le jeune homme a expliqué au médecin que son père souffrait d’une maladie respiratoire et qu’il devait être opéré au centre hospitalier universitaire d’Oujda en avril prochain, cherchant ainsi à lui signifier que le malaise n’avait aucune relation avec le nouveau coronavirus.
Mais, aux urgences de l’hôpital, les services sanitaires ont rapidement admis le patient au pavillon dédié à la Covid-19, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 12 novembre. Le fils aîné a eu du mal à expliquer aux services de santé que son père n’était pas contaminé par le virus Covid-19. Mais on lui a affirmé, sur place, que la décision avait été prise par le médecin, a-t-il déclaré au quotidien. Et de préciser qu’il avait pourtant fourni les certificats médicaux attestant que son père souffrait d’une maladie respiratoire.
A son arrivée à l’hôpital, le jeune homme a d'ailleurs trouvé son père dans un état critique, sur une chaise roulante. Un quart d’heure plus tard, on lui annonçait que le patient avait tiré sa révérence. Le fils n’y a pas cru et a demandé aux responsables s'il n'y avait pas eu erreur ou confusion. Le défunt ne pouvait être son père, a-t-il crié sur place. Mais, rapporte le jeune homme au quotidien, le médecin lui a bien assuré que la personne décédée était son père, en indiquant son nom et son prénom. Pire encore, le fils n’a pas été autorisé à voir la dépouille de son père, de peur d'une contamination par le nouveau coronavirus, lui a-t-on signifié. Après ces consignes rigoureuses, on lui a demandé de revenir le lendemain pour récupérer le cadavre.
Traumatisé, le fils a rejoint sa famille à El Aroui pour leur annoncer la triste nouvelle. Celle-ci a circulé comme une traînée de poudre dans la petite localité. En quelques instants, les proches et amis de la famille ont afflué pour présenter leurs condoléances. Après une nuit blanche, le lundi matin, vers 9h30, tout le monde se préparait pour l’enterrement. C’est à ce moment que le «défunt» est apparu dans les parages de la maison. Abattu et souffrant, il a difficilement prononcé quelques mots, laissant entendre qu’il avait failli mourir de froid et de faim. Et de préciser à ses proches stupéfaits qu’«on l’avait oublié dans une salle de l’hôpital, complètement vide». Ce n’est qu’au matin qu’un médecin l’a découvert et examiné, pour finalement lui demander ce qu'il faisait là au lieu d'être chez lui.