Les Chinois de Derb Omar

DR

Revue de presseKiosque360. La communauté chinoise dans le quartier commerçant de Derb Omar ne cesse de s'agrandir.

Le 16/08/2014 à 06h37

Le phénomène a pris de l’ampleur jusqu’à se fondre dans le décor. Depuis quelques années, les habitants de l’Empire du Milieu ont jeté leur dévolu sur le Maroc. La communauté chinoise, jusque-là discrète, s’établit de plus en plus au Maroc et ne passe plus inaperçue. Une réalité telle, qu’elle interpelle la presse marocaine dont le support arabophone Al Ahdath Al Maghribiya, qui y consacre tout un dossier ce week-end. Les relations maroco-chinoises sont certes excellentes, les cours privés de l’enseignement de la langue chinoise fleurissent, les Marocains essaient de s’y mettre aussi…

Les Chinois du Maroc travaillent surtourt dans le commerce, et sont particulièrement présents dans le quartier de Derb Omar à Casablanca. Kissariat, magasins alignés vantant des produits chinois vendus par des Chinois… Derb Omar est devenu ces dernières années, une réplique miniature de Chinatown. Un lieu dans lequel les commerçants chinois baragouinent quelques mots d’arabe, nécessaires pour leurs affaires. Or si leur marchandise s’écoule avec beaucoup de fluidité et reste très prisée pour les ménages à cause de son faible coût, qu’en est-il de l’intégration de ces Chinois marocains ? La cohabitation commerciale est palpable, mais qu’en est-il sur le plan social ? Une question soulevée par Al Ahdath Al Maghribiya et sur laquelle bute bon nombre de commerçants chinois interrogés. Car il est difficile de s’intégrer d’autant plus que les deux cultures sont totalement antagonistes. Premier frein, et de taille : la langue. Comme l’explique ce jeune Chinois, la vingtaine, qui vient de débarquer au Maroc. Il reconnaît que la langue reste un obstacle quasi-insurmontable, dans la mesure où il ne parle ni arabe ni français. Et qu’il est très difficile de négocier ou de faire du commerce à Derb Omar avec son anglais. Mais quand on a vingt ans, l’espoir reste de mise, d’autant plus que notre jeune commerçant compte s’imposer sur le plan professionnel tout au autant que son père à Derb Omar. Un espoir transformé en réalité pour une ressortissante chinoise. Venue au Maroc en 2004, elle a depuis réussi son intégration, à telle enseigne qu’elle s’est mariée à un Marocain et a changé son prénom chinois, difficilement prononçable pour le commun des Marocains, pour celui, plus standard de Sonia. Dix ans plus tard, elle ne regrette toujours pas son choix.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 16/08/2014 à 06h37