Le lynchage virtuel de Mustapha Alaoui

DR

Le célèbre journaliste de la première chaine a commis en direct le plus regrettable des lapsus. En voulant prononcer le mot "Oualaa" (allégeance), il laisse échapper le mot "Balaa" (souffrance). Du pain béni pour les réseaux sociaux.

Le 11/08/2013 à 05h05, mis à jour le 11/08/2013 à 17h34

En couvrant samedi la cérémonie d'allégeance, le célèbre journaliste Mustapha Alaoui fait, en direct et devant des milliers de téléspectateurs, un lapsus pour le moins embarrassant qui fait la joie des réseaux sociaux. La photo ci-dessus vous donnera une idée du type d'images qui y circulent actuellement !

Pauvre Mustapha Alaoui ! Le célèbre commentateur, connu pour son art jusqu’ici incontesté du commentaire et sa maîtrise de la description, de la métaphore et du superlatif, fait désormais parler de lui à travers tout le royaume pour une tout autre raison, bien moins flatteuse et pour le moins embarrassante, à savoir la bourde qu’il a commise en direct lors de la transmission télévisée de la cérémonie d’allégeance qui s'est déroulée samedi.

Alors qu’il couvrait, de sa voix posée, chaude et digne de journaliste expérimenté, la cérémonie officielle en distillant un commentaire minutieusement ciselé qui suivait savamment le rythme de l’événement, ne voilà-t-il pas que soudain sa langue fourche pour lui faire commettre, devant des milliers de spectateurs, le plus regrettable des lapsus : en voulant prononcer le mot "Oualaa" (allégeange), il laisse échapper le mot "Balaa" (souffrance), et il aura eu beau essayer de rattraper au vol son erreur en se reprenant précipitamment, le mal était fait. La bourde n’avait pas échappé à l’oreille aussi attentive qu’impitoyable des téléspectateurs ! La cérémonie d’allégeance était devenue, le temps d’une fraction de seconde, cérémonie de "souffrance".

Grand moment de solitude

Fatale fraction de seconde transformée désormais en interminable calvaire pour l’intéressé qui, lui, doit vraiment vivre une traversée de la « souffrance » et un grand moment de solitude au vu des gorges chaudes que l’on fait depuis de son malheureux trébuchement verbal. Une aubaine pour les réseaux sociaux où l’on ne tarit pas de plaisanteries et où d’aucuns se demandent s’il faut l’applaudir et l’en remercier en lui envoyant des roses ou se préparer à ses funérailles, rendant déjà hommage «à la mémoire d’un journaliste qui nous a quittés au sommet de sa gloire» ! D’autres parlent encore d’un départ en beauté pour une retraite anticipée, après une brillante carrière qui s’achève en "apothéose" ! 

Malgré l’appui que lui ont apporté certains journalistes qui ont pris sa défense en insistant sur le fait que l’erreur est humaine et que ce genre de mésaventure peut arriver à tout le monde, l’affaire continue de faire jaser. Mais les commentaires restent bon enfant et nul doute qu’après quelques jours de bénignes parties de rigolade, l’affaire se tassera pour se faire finalement oublier. Car, tout de même, de la cérémonie de "souffrance" à la cérémonie de "lynchage", il y a un grand pas à franchir! Et le lynchage reste surtout, pour l’instant, joyeusement virtuel et teinté d'humour.

Pour une fois que la première chaine fait parler d'elle, il est fort à parier qu'elle se serait bien passée de ce fâcheux et imprévisible coup ou auto-putsch médiatique dont se gausse depuis la population avec un plaisir et une malice non dissimulés.

Par Bouthaina Azami
Le 11/08/2013 à 05h05, mis à jour le 11/08/2013 à 17h34