L’ambassade du Maroc à Bissau éclaboussée par une affaire de viol

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Revue de presseKiosque360. L’ambassadeur du Maroc en Guinée Bissau est cité à comparaître comme témoin dans une affaire de viol, mettant en cause le chef du Détachement marocain de sécurité.

Le 07/10/2014 à 07h09

L’ambassade du Maroc en Guinée Bissau est dans de très mauvais draps, après une plainte pour tentative de viol déposée par une ressortissante marocaine. "La cour d’appel de Rabat statue actuellement sur une plainte pour tentative de viol dont l’héroïne est une bonne marocaine ayant pris du service auprès de la première dame de Guinée Bissau", révèle Assabah, dans son édition de ce mardi 7 octobre. Cette affaire au parfum de scandale, dont le point de départ aurait été le Palais républicain du président de la Guinée Bissau, mettrait en cause le chef du Département de sécurité accrédité auprès de l’ambassade marocaine.

La gravité de l’affaire est telle qu’une citation à comparaître comme témoin aurait été adressée à l’ambassadeur marocain en Guinée Bissau. "La défense de la victime avait bel et bien demandé la comparution comme témoin du premier responsable de la représentation diplomatique du Maroc à Bissau", certifie le quotidien, en annonçant que l’audition du diplomate marocain aura lieu le 5 novembre prochain. Ce développement est intervenu un an après l’éclatement de ce scandale, fin 2013. Au commencement, il y avait une plainte déposée par la victime auprès de l’ambassade du Maroc en Guinée Bissau. D’intenses efforts y auraient été déployés pour tenter de réconcilier la victime et l’auteur de la tentative de viol présumé, sous la direction du diplomate en chef et en présence de trois officiers de police qui seraient témoins de l’affaire. Au terme de négociations marathon, une offre de 7.000 euros aurait été faite à la victime présumée en échange de sa renonciation à sa plainte. En vain. L’honneur "bafoué" ne vaut pas tout l’or du monde, aurait-elle martelé. Le "deal" ayant échoué, l’affaire prendra une tournure judiciaire inattendue. Fin 2013, la BNPJ est entrée en ligne. Les trois officiers de police accrédités à Bissau furent convoqués. Ils seront entendus par les enquêteurs de la Police judiciaire, qui a déféré l’affaire à la justice.

Viol avorté, le film des événements

D’après la déposition de la plaignante, une jeune originaire de Mrirt, le mis en cause, soit le chef du Détachement de sécurité, s’est introduit jusque dans sa chambre au palais républicain de la présidence de la Guinée Bissau. Seulement voilà, ce n’était pas elle qu’il était allé chercher mais sa collègue supposée être sa bien-aimée. Or, "l’élue du cœur" était absente ce jour-là, annonce la bonne, à la défaveur du préposé à la sécurité. Contrarié, ce dernier, visiblement "bourré", tire la bonne par le bras en tentant de la faire sortir par la force hors du palais, sous le regard ébahi de ses trois collègues. La résistance de la "victime" n’a fait qu’exciter encore plus l’assaillant, qui s’est mis à la violenter dans le dessein désespéré de l’embarquer dans sa voiture de service. C’est à ce moment que ses confrères sont intervenus afin de le pousser à lâcher prise et le persuader à quitter le palais sous peine de compromettre sa fonction et sa réputation. Mais voilà, toujours d’après Assabah, ce n’est pas lui qui en paiera les prix. Après avoir porté plainte auprès de l’ambassade, rejeté l’offre sonnante et trébuchante de son "bourreau" présumé, la bonne sera "priée" de faire ses valises pour rentrer au Maroc, sur une demande présumée de la première dame de la Guinée Bissau. Rentrée à son corps défendant, elle saisit la justice et décide d’aller jusqu’au bout de son combat.

Par Ziad Alami
Le 07/10/2014 à 07h09