James Foley partageait sa cellule avec 17 autres otages qui, comme lui, n’avaient pas le droit d’écrire à leurs familles. Les lettres étaient systématiquement détruites et, pourtant, le journaliste trouvera le moyen de faire parvenir aux siens une lettre posthume. Une lettre que l’un de ses compagnons, qui devait être libéré, s’est chargé de mémoriser pour en restituer le contenu à la mère de James Foley. Il y raconte son quotidien avec ses 17 compagnons et la manière dont ils se soutenaient les uns les autres en partageant, pour tenter de tromper la peur un moment, "des discussions sans fin sur des films, des anecdotes, le sport" et en construisant même des jeux qu’ils avaient trouvé le moyen de bricoler dans leur cellule: "Nous avons trouvé des moyens de jouer aux dames, aux échecs, à Risk", rapporte ainsi le journaliste. Dans cet enfermement et face à un destin plus qu’incertain, "nous rions pour briser la tension", dira-t-il encore.
La libération d’un otage : Un des rares moments de bonheur
Le moment de la libération d’un otage est un moment de joie, même si, dira James Foley, "nous aspirons à notre propre libération". Mais ces moments sont porteurs d’un espoir que chacun nourrit en lui. Sinon, James Foley se réfugie dans ses souvenirs pour se donner du courage: «Je me souviens de tellement de bons moments en famille, qui me font m'échapper de cette prison", dira-t-il aux siens qu’il remercie des prières qu’ils font pour lui et auxquels il demande de "rester forts et garder confiance", allant jusqu’à faire un tendre clin d’œil à sa grand-mère, un clin d’œil empreint d’humour et de tristesse mêlés: "Prends tes médicaments, fais des marches, et continue à danser. J'ai l'intention de t'emmener chez Margarita quand je serai à la maison. Reste forte, parce que je vais avoir besoin de ton aide pour reprendre possession de ma vie".